Une salle du conseil… un lieu où devrait régner un esprit d’ouverture!
En tant qu’ex-conseillère municipale de Saint-Bruno, et alors seule membre à l’opposition (de 2005 à 2009), je déplore les images qui circulent sur YouTube et qui minent la réputation de notre ville. Cependant, je ne suis pas très surprise de ce que j’ai visionné… En effet, cette ambiance malsaine prévaut depuis bien avant l’arrivée d’agents de la sécurité publique (qui avaient d’ailleurs déjà été ponctuellement requis par notre maire lors de son premier mandat).
Comment en sommes-nous arrivés à cette situation dans une ville paisible comme la nôtre? Tout cela remonte à novembre 2005, alors que le maire et son équipe avaient été élus avec l’engagement de sortir Saint-Bruno de l’agglomération de Longueuil. Outrés d’avoir été successivement floués par le Parti québécois (pour ses fusions forcées) et le Parti libéral (pour ses défusions ratées), les citoyens se présentaient au micro de la salle municipale pour exprimer leurs sentiments de frustration et de dégoût de la politique provinciale (qui n’avait pas respecté la démocratie) et pour encourager le maire à se faire la voix de la forte et exceptionnelle mobilisation citoyenne qui prévalait alors. Le maire se montrait peu réceptif, convaincu (et il a eu raison…) que le temps finirait bien par estomper cette rébellion tant appréhendée par les politiciens du temps. Il faisait la sourde oreille à toute revendication, rabrouait toute initiative citoyenne allant dans ce sens et ridiculisait toute personne qui tentait vainement de ramener les membres du conseil municipal à leur objectif premier qui, je le rappelle, ne devait pas être le développement inconditionnel de Saint-Bruno, mais bien son retrait de l’agglomération.
Quel dommage! Les échanges constructifs sont vite devenus chose du passé… nous étions devant une dictature (et je n’exagère rien…). Lors d’une rencontre personnelle avec le maire, je l’avais même prié d’agir en bon « père ou mère de famille » et d’emprunter un ton plus conciliant et plus harmonieux, ce dont il s’était moqué… Bien que faites respectueusement, toutes et chacune des interventions des citoyens ou de la conseillère à l’opposition se sont avérées vaines et les citoyens se sont désintéressés petit à petit.
La solution pour en finir avec cette attitude fermée est d’élire un nouveau conseil municipal, ce que nous aurons l’opportunité de faire en novembre 2013. D’ici là, les membres en place n’ayant pas saisi la différence entre un « élu » et un « propriétaire », il s’avère impossible. voire inutile. d’intervenir. En ce début d’année 2013, j’aimerais formuler un vœu, soit celui d’élire aux prochaines élections municipales des candidats « indépendants » dotés d’un esprit d’ouverture et capables de rassembler… malgré les inévitables divergences d’opinions. Une ville de la taille de Saint-Bruno n’a nullement besoin d’un conseil dirigé par un parti municipal qui finit par imposer une ligne de parti afin de démontrer une apparente unité qui, hélas, prive les citoyens d’une bénéfique gestion transparente. La satisfaction de pouvoir voter « librement et objectivement » lors des assemblées municipales demeurera toujours une grande source de motivation pour toute personne désirant s’investir en politique et ayant à cœur de bien représenter ses électeurs.
Nicole Charbonneau Barron
Résidante de Saint-Bruno