La mémoire courte

De récents sondages placent nez-à-nez les candidates Nathalie Roy de la Coalition avenir Québec et Monique Richard du Parti Québécois. À quelques jours du scrutin, j’avoue que je m’étonne encore de la forte proportion des intentions de vote en faveur du Parti Québécois et du nombre important de Montarvillois indécis.

Il semble que plusieurs de mes concitoyens aient la mémoire courte. Faut-il rappeler que la situation désastreuse dans laquelle se trouve notre système de santé, jadis exemplaire, est du en grande partie à la mise au rancard des infirmières et médecins alors que le PQ gouvernait notre province? Je ne peux aussi me résoudre à oublier les brutales fusions forcées qui n’étaient rien d’autre qu’un malheureux acte manqué destiné à financer des «villes centres» alors mal gérées, négligées par le gouvernement, et qui étaient au seuil de la catastrophe financière. À ce propos, je ferai remarquer que jamais ces véritables intentions ont été révélées à l’ensemble des québécois. «Exit» la transparence du PQ. Et nous continuons de vivre les conséquences de cet échec.

Aujourd’hui, nous sommes tous témoins d’une grande division chez les partis souverainistes avec en vedette Pauline Marois et ses virements de bord presque quotidiens à propos du référendum dit «d’initiative populaire». Dans son tardif cadre financier, a-t-elle prévu aussi les millions qu’elle devra consacrer à sa réalisation? Ai-je besoin de renier mon appartenance à ce grand pays respecté du monde entier et débourser des sommes faramineuses pour régler les problèmes criants auxquels notre société fait face? Ma réponse est non.

Dans ma propre circonscription de Montarville, je ferai remarquer à Monique Richard, ainsi qu’à sa chef Pauline Marois que plusieurs de leurs «pseudo engagements» s’adressent souvent à des projets déjà en cours. La thématique électorale de madame Richard avec son Plan Sud (expression piquée au discutable Plan Nord des libéraux), je m’en passerais volontiers. A titre d’exemple, l’électrification du transport en commun, qui comporte certes de grandes vertus, est loin d’être une nouveauté notamment à Montréal avec l’étude de faisabilité des tramways. Aussi, depuis un an, Boucherville est également devenu un véritable banc d’essai pour les voitures électriques i-Miev grâce entre autres à la présence des «fleurons» de l’industrie dans nos parcs industriels. Je considère comme du vent les propos de Monique Richard qui ne fait que citer les forces en présence dans notre circonscription et dont elle se sert pour mousser sa candidature.

La mémoire collective est réputée être de courte durée. La mienne n’a rien d’exceptionnelle. Mais il fut une époque où plusieurs d’entre nous ont affiché cette phrase qui, à l’époque, a atteint une certaine notoriété: «Je me souviendrai de fusions forcées».

Ce souvenir, associé au legs des libéraux qui ont fait de notre province l’une des plus endettées au Canada m’auront fait sortir du rang des indécis Montarvillois. J’invite mes concitoyens à en faire autant.

Alain Laganière

Boucherville