Entre chiens et loups

Comme à l’habitude, la dernière séance du conseil municipal de Saint-Bruno n’a pas été de tout repos et plusieurs remarques verbales peu respectueuses se sont fait entendre des différents côtés de la salle. Cette situation représente malheureusement les relations tendues qu’entretiennent les deux principaux groupes politiques en présence depuis la réélection du maire Benjamin et la défaite de Martin Murray. Or, alors que s’amorce bientôt au Québec une année électorale au niveau municipal, il est ainsi dommage de constater que la ville de Saint-Bruno est maintenue depuis plusieurs années dans un immobilisme représenté par de nombreux dossiers encore irrésolus, tels que le développement sur le Boisé des Hirondelles ou la gestion du bruit des avions.

On peut ainsi affirmer sans se tromper que ce climat de tension a été directement responsable de véritables sabotages qui ont affecté négativement la vie de nombreux citoyens. En empêchant de régler certains problèmes en quelques semaines, les constantes critiques et le manque d’écoute au sujet de presque toutes les orientations entreprises par le conseil municipal ont rendu impossible la mise en place d’une vision commune efficace pour la municipalité. Aujourd’hui, plusieurs projets de développement sont désormais sur la glace, notamment celui de l’ajout d’une garderie de type CPE dans la ville. Ainsi, ce sont les familles qui risquent le plus d’écoper pour les différents conflits politiques de Saint-Bruno, au point où l’on peut se demander si l’illogique inaptitude des deux camps à trouver des points d’entente n’est simplement pas motivée par des conflits devenus personnels pour certains.

Pendant ce temps, toutes ces chicanes internes font le jeu d’un conseil d’agglomération régional qui a été en mesure d’imposer des augmentations de tarifs aux citoyens, alors qu’une diminution d’offres de services a été observée, et le tout sans que cela fasse scandale à Saint-Bruno. Trop occupés à tenter de tirer profit des différents événements et mouvements de protestation, les deux camps ennemis ont ainsi négligé leur rôle principal, soit celui d’être les défenseurs de ceux qui les ont élus, de ceux qui paient les taxes permettant à la ville de fonctionner.

De cette façon, en attendant le début de la prochaine période électorale, on ne doit plus qu’espérer la venue de gens capables de forcer les acteurs municipaux à se parler et à trouver des positions de médiation qui pourront satisfaire la majorité des aspirations citoyennes. Dans le cas contraire, il est possible que les Montarvillois décident de renvoyer ces joueurs indisciplinés dans le vestiaire aux prochaines élections afin de laisser la place à un groupe de gens modérés. Ceux-ci seront peut-être ainsi aptes à accomplir l’impossible: soit de recommencer à administrer la ville sans requérir la présence de forces policières lors des assemblées du conseil municipal.

 

Nicolas Godin

Résidant de Saint-Bruno