Crime de déshonneur et non d’honneur

Vous étiez dans ce pays si merveilleux soit-il et, malgré tout, vous viviez dans une prison. Deux d’entre vous voulaient vivre et goûter à la liberté des femmes occidentales. Vous vouliez vous habiller comme celles-ci, vous maquiller et rencontrer des garçons. Ce n’est d’ailleurs pas ce que la plupart des adolescentes font? C’est l’âge où l’on découvre le sexe opposé avec un regard différent, où l’on découvre sa féminité quand on est une jeune femme. Qu’aviez-vous fait de mal? Rien.

Vous étiez des femmes en devenir. Vous vouliez être libres, ce que bien des adolescentes et adolescents veulent. Parfois, les parents sont là pour nous ramener sur le droit chemin, mais vous, votre père vous a jetées dans une prison sans portes ni fenêtres. Vous avez crié au secours, mais en vain. Cette prison s’est rapidement transformée en corridor de la mort, sentence que vous avez eue sans droit de parole, sans le droit de vous défendre ni protester. Vous auriez dû recevoir amour inconditionnel et protection. Au lieu de ça, vous avez reçu haine, violence et menace. Il a dit : «  Que le diable aille déféquer sur leurs tombes. » J’en ai encore la chair de poule, mais il ne l’emportera pas au Paradis.

Vous pouvez dormir en paix, petites princesses, Dieu veille sur vous. Que tout l’amour que vous n’avez pas eu et que vous méritiez, Dieu puisse vous le donner.

Reposez en paix.

 

À quatre femmes qui sont mortes en vain et en prison dans un pays de liberté : Geeti, Sahar, Zainab et Rona Shafia.

Que le Canada, pays de liberté, des droits humains, des droits de la femme, puisse abolir le terme « crime d’honneur » et le remplacer par « crime de déshonneur », pour tous ceux qui assassinent lâchement des membres de leurs familles. Et commençons, nous, chaque citoyen, à ne plus utiliser ce mot.

 

Rachel F. Wiseman

Saint-Basile-le-Grand