Une compétition d’escalade à la hauteur à Sainte-Julie

Pour souligner son anniversaire et récompenser les meilleurs athlètes du domaine, le centre julievillois d’escalade de blocs Hook Bouldering organisait une compétition le 23 avril dernier.

Samedi, en soirée, à Sainte-Julie. Comme c’est le cas chaque semaine, les amateurs d’escalade se sont donné rendez-vous au Hook Bouldering. Mais ce soir est particulier, car l’heure est à la compétition. 

En fait, des qualifications se sont déroulées toute la journée dès 9 h. Le soir, ce sont les finales qui prennent place à partir de 20 h. À compter de ce moment, les partisans et les autres observateurs ont pu faire leur entrée dans l’endroit aux murs prisés. Les prix à remporter pour les trois meilleurs chez les hommes et les femmes :des bourses de 400 $ (3e place), 600 $ (2e place) et 1000 $ (1e place).Des prix de présence étaient également offerts aux visiteurs.

À l’intérieur de l’entrepôt converti en centre d’escalade et inauguré le 8 mars 2020 – quelques jours avant la pandémie de COVID-19 – l’ambiance est festive. Les athlètes finalistes ne peuvent pas encore voir de quoi auront l’air les prises sur le mur et les techniciens sont justement en train de terminer leur installation. De son côté, le bar est occupé par plusieurs personnes, qui, assises, y dégustent des boissons entre amis. Les spectateurs prennent place et s’assoient devant le mur dans l’attente du début de la compétition finale. Un animateur de foule lance des prix de présence aux 125 personnes dans la salle et la musique rap donne le rythme aux uns et aux autres. Tous semblent passer une agréable soirée.

La « reine incontestée de l’escalade au Québec », Babette Roy. (Photo: Gabriel Provost)

Athlètes de partout

Parmi les talents qui se sont déplacés pour participer à l’événement, on compte une majorité de sportifs du Québec, mais pas uniquement. Certains athlètes sont venus de la Colombie-Britannique pour compétitionner à Sainte-Julie. C’est d’ailleurs la première compétition au Hook, qui peut accueillir une foule pour assister aux finales. Le père de l’un des athlètes de l’équipe du centre julievillois, Éric Régnier, a discuté avec le journal avant la finale. Son fils, Jérémie, s’était inscrit comme participant et a tenté sa chance pour atteindre les finales, mais il n’y est pas arrivé. « La compétition était ouverte à tous. Donc, plusieurs des athlètes présents sont parmi les meilleurs au Canada et ont déjà fait des compétitions internationales. » Le niveau est donc relevé d’un cran, même pour un jeune comme Jérémie, qui a réussi à se qualifier parmi les meilleurs de sa catégorie au Québec à 14 ans. 

Pour la finale, six hommes et six femmes devaient grimper au sommet d’un mur de cinq mètres afin de s’accrocher à la dernière prise avec les deux mains. Ils avaient quatre minutes pour y arriver et un nombre illimité de tentatives. La particularité de la compétition du 23 avril :même s’il restait une seconde et qu’un grimpeur était déjà sur le mur, il pouvait tenter de compléter le défi avec un nombre de temps illimité par la suite. C’est ce qui se nomme un « 4 minutes plus ».

« C’est sûr que l’on va en refaire, d’autres compétitions comme ça. »

-Guillaume Nadeau

Avec quelques minutes de retard, les athlètes se sont finalement présentés à la foule afin d’observer les voies à compléter une à une pendant deux minutes. Les hommes et les femmes avaient trois voies qui leur étaient réservées et deux athlètes, un de chaque sexe, tentaient de monter au sommet de chaque côté du mur de manière simultanée. 

Après des tentatives réussies et d’autres ratées, les vainqueurs ont finalement pu être dévoilés à la fin de la soirée, avec un podium, à la hauteur du sport, installé sur l’une des parois d’escalade.

En entrevue avec Les Versants, le vainqueur masculin, David Trudeau, indique avoir « trouvé que c’était vraiment le fun, j’ai beaucoup aimé l’ambiance ». Il a également apprécié le fait « que le gym choisisse de donner des bourses et d’encourager les athlètes. La compétition était difficile. Le premier bloc était relativement facile, mais pour les deux autres, il fallait bien se positionner!». 

Du côté féminin, celle que certains nomment « la reine incontestée du Québec », Babette Roy, a remporté le grand prix de 1000 $. Elle n’a pas eu trop de difficulté à se hisser au sommet du podium. Elle croit que c’est le fait de consacrer sa vie à l’escalade qui l’aide à bien performer et à ne pas avoir de fil à retordre dans les compétitions locales. Quant à la place de ce sport dans notre société, Mme Roy croit que « c’est de plus en plus populaire, depuis que c’est un sport olympique. De petits événements comme ça, c’est plus underground, mais avec des prix à gagner, ça aide à faire connaître le sport ». 

Le copropriétaire du centre, Guillaume Nadeau, était fier de « présenter ce niveau d’escalade-là à des gens d’ici. Beaucoup de gens ont commencé l’escalade ici et là. On peut leur présenter des épreuves de plus haut niveau, de gros événements. C’est sûr que l’on va en refaire, d’autres compétitions comme ça ».

Sans attaches

Contrairement à l’escalade de voie ou de vitesse, le grimpeur peut s’adonner seul à la pratique du bloc, puisqu’il n’a pas besoin d’être assuré par une autre personne qui tient une corde en cas de chute. De courtes distances, les voies de blocs présentent un niveau de difficulté plus élevé appelé « cote », ce qui en fait d’excellentes plateformes d’apprentissage et de progression. Ce type de pratique demande beaucoup d’explosivité et de puissance, mais moins d’endurance.

Comment décririez-vous votre expérience de l’escalade?