Situations difficiles envers les arbitres: pas seulement au soccer
Le coup de poing donné par un partisan à un arbitre de soccer lors d’un match à Dollard-des-Ormeaux fait réagir la communauté sportive jusque dans nos villes.
À l’Association de soccer Montis, qui regroupe des joueurs de Sainte-Julie, Saint-Bruno et Saint-Basile, la condamnation du geste a été faite sur les réseaux sociaux peu de temps après que les événements se soient déroulés. Le club a rappelé que « le soccer est un jeu, les [joueurs] sont des enfants, les arbitres sont des humains, ce n’est pas la coupe du monde. » Les partisans ont également été appelés à « [démontrer] du respect envers les 2 équipes, les arbitres ainsi que tous les spectateurs, [aplaudir] tous les bons coups du match [et permettre] aux enfants d’avoir du plaisir c’est leur match à eux! »
« Les joueurs sont des enfants, les arbitres sont des humains, ce n’est pas la coupe du monde »
-AS Montis
L’adjointe technique féminine de l’AS Montis, Émilie Rey, a pour sa part indiqué aux arbitres de se faire « confiance, vous êtes les maîtres du jeu sur le terrain. Sans vous on ne pourrait jouer ».
Dans d’autres sports
Une situation comme celle qui s’est déroulée au soccer n’est pas inhabituelle au hockey. Les personnes qui assistent aux événements sportifs ont parfois tendance à démontrer de l’intensité dans les estrades lors de confrontations serrées entre deux équipes et cela se répercute sur les officiels. En raison de l’importance de leur rôle, ils peuvent finir par se faire insulter par des parents ou des partisans insatisfaits lorsqu’une décision ne leur plaît pas sur un jeu.
Gabriel Gaumond, originaire de Saint-Basile-le-Grand, est d’ailleurs un de ces arbitres pour les ligues de hockey récréatives pour adultes. Questionné à savoir s’il a déjà craint pour sa sécurité lors d’une partie, M. Gaumond répond par l’affirmative. « Il y a des gens qui ne comprennent pas que c’est seulement un jeu et qu’on est là pour le plaisir ou bien l’exercice. Il n’y a aucun enjeu et nous travaillons tous le lendemain. Rien ne sert de devenir violent ou bien de se frustrer à cause des décisions des arbitres. »
Comme il y a moins de partisans qui assistent aux matchs, ce sont les joueurs qui démontrent parfois de l’agressivité envers les arbitres. Les scènes où des affrontements se passent sont d’autant plus dangereuses pour les arbitres, qui n’ont pas de séparation entre eux et les personnes qui les prennent pour cible.
Le jeune homme dans la vingtaine ajoute que « les arbitres font partie des règlements du jeu, et ce, peu importe le sport. Ils sont les mieux placés pour prendre les décisions et décerner les infractions lors de la partie. » Il n’a jamais été frappé lors de son travail comme arbitre, mais indique qu’il lui faut imposer des limites strictes et ne pas tolérer d’écarts de conduite. « Ça se calme quand tu imposes tout de suite les limites et qu’à la moindre petite infraction, tu sévis. »
Retirer l’agressivité
Face à des situations agressives qui se faisaient de plus en plus présentes lors de parties, Marc Potvin, qui est propriétaire d’une ligue de dek hockey de la Rive-Sud de Montréal- la Ligue de développement dek hockey (LDDH)-a pris la décision de ne plus tolérer les scènes de violence ou d’agressivité lors de parties sportives. La culture de respect et de jeu axé sur le perfectionnement des techniques qu’il a imposé aux joueurs qui ont choisi de joindre les rangs de sa ligue ont fait en sorte d’attirer de nombreuses personnes dans ses rangs.
M. Potvin était entraîneur au football et au hockey sur glace lorsqu’il a remarqué que la compétition entre les joueurs, la frustration que peut générer le sport et la pression causée par l’ambiance qui règne dans ces sports ont commencé à faire en sorte qu’il aimait de moins en moins ces activités.
Il a donc supprimé les statistiques de sa ligue, le numéro sur les chandails des joueurs et a ajouté une règle comme quoi une équipe avec deux buts d’avance sur ses adversaires doit retirer un joueur pour aider à rendre les choses plus égales. « Ça enlève la frustration et fait en sorte que les joueurs gardent le focus sur la partie », dit l’homme qui réside à Saint-Bruno.
Excuses faites, mais exclu
Quant au grand-père qui assistait à la partie de soccer à Dollard-des-Ormeaux, il ne pourra plus assister à d’autres parties du Club de soccer Saint-Laurent. Le directeur à l’arbitrage chez Soccer Québec, Nathanaël Wilde, a de son côté indiqué que « les arbitres doivent se sentir en sécurité pendant leur affectation partout au Québec, ils font partie du jeu. Encore plus dans les cas comme celui-ci où ce sont des jeunes qui sont en apprentissage. Ils ont besoin du support et des encouragements de la population. »
Que pensez-vous de la tolérance face à la violence et à l’agressivité dans le sport?