Donjons & Dragons : un jet d’initiative
Chronique jeunesse
Donjons & Dragons, un jeu connu de presque tous, mais encore méconnu par beaucoup. Pour certains, Donjons & Dragons évoque de longues soirées de plaisir avec des « crottes de fromage » et pour d’autres, c’est un mystère total.
Un texte de Lucas Métivier,
intervenant chargé de projet pour les ateliers de Donjons & dragons sur table à la Maison des jeunes La Butte
D’abord et avant tout, Donjons & Dragons (D&D) est un jeu de collaboration. La prémisse du jeu est d’assembler un groupe de joueurs, chacun avec un rôle qui apportera quelque chose d’unique à l’équipe (guérisseur, combattant, lanceur de sorts).
Les joueurs sont alors appelés à développer leur personnage. La limite, c’est la créativité de chacun. Il faut choisir une race (humain, elfe, nain, orque…), puis une classe (guerrier, magicien, roublard, rôdeur…).
Pour construire une équipe fonctionnelle, les joueurs doivent discuter entre eux dans le but d’arriver à une bonne synergie entre les différents membres du groupe. Cette collaboration, elle sera nécessaire tout au cours de l’aventure. Il faut dire que le jeu, qui a connu ses débuts en 1974, connaît un retour majeur en popularité, attribuable en partie à son apparition dans la série populaire Stranger Things. Sans entrer dans les rouages complexes de ce jeu de table, il est définitivement enrichissant de s’y intéresser, en particulier pour les parents d’adolescents.
D&D fait depuis longtemps partie intégrante de la vie à la Maison des jeunes La Butte. Des groupes d’adolescents s’y rassemblent toutes les semaines, armés de leur passion et de leur imagination. Pour eux, c’est une occasion de s’évader dans un monde fantastique et de vivre des réussites.
D’un point de vue d’intervenant, D&D est avant tout un outil et un prétexte pour travailler les habiletés sociales, notamment la capacité d’adaptation, l’esprit d’équipe, ainsi que la capacité d’exprimer ses idées et sa créativité dans un contexte de groupe.
La personnalisation des personnages va bien plus loin, encourageant les joueurs à développer les traits de personnalité de leur avatar, son apparence, et un bref historique de son passé. Les joueurs les plus passionnés vont souvent jusqu’à écrire les différentes caractéristiques de leur alter ego sous forme d’histoires courtes. D’autres joueurs, plus visuels, vont même dessiner leur personnage. Il s’agit d’une activité de création libre qui pourrait très bien transmettre la piqûre de l’écriture ou de l’art. Pour certains, c’est là que D&D brille vraiment.
Nos héros sont alors plongés dans un monde fantastique élaboré par le maître de jeu, dans lequel le nouveau groupe d’aventuriers devra faire preuve de collaboration et d’adaptation. Toutes les aventures peuvent se transformer en bien ou en mal en fonction des actions individuelles des membres de l’équipe. Les jeunes sont donc souvent appelés à planifier, échanger des idées et des stratégies dans le but de venir à bout des différentes épreuves mises devant eux, communément appelées les quêtes.
Devant l’adversité, certains développent des talents de leader, d’autres se découvrent des talents d’orateur jusqu’alors insoupçonnés. Il faut dire que la carrière d’aventurier n’est pas toujours évidente. Il n’est pas toujours facile d’arriver à un consensus; parfois, des conflits surviennent.
Mais en explorant de sombres donjons et en chassant des dragons, on tisse des liens d’amitié avec d’autres. Peut-être même qu’on se découvre un peu plus soi-même. J’en sais quelque chose, ma passion pour le D&D s’est développée à la Maison des jeunes La Butte lorsque j’étais ado…