Comment gérer le refus d’aide chez les personnes âgées en perte d’autonomie?
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La vieillesse s’accompagne souvent d’une perte d’autonomie. Quelle soit légère ou grande, cette perte peut être difficile à accepter pour la personne qui la subit. Le déni comme l’opposition peuvent donc être des enjeux importants auxquels une personne qui donne des soins à domicile à une personne âgée doit faire face. Comprendre les causes du refus d’aide d’une personne âgée en perte d’autonomie est essentiel pour permettre à la relation d’évoluer tout comme pour adapter son approche afin de favoriser le retour à l’harmonie dans la relation.
Mieux comprendre le refus d’aide d’une personne en perte d’autonomie n’est pas seulement une action qui permet de faciliter la tâche à la personne qui donne les soins, c’est aussi une marque de respect. Le respect est un petit plus qui influence la perception de la relation d’aide par la personne âgée. En montrant du respect à une personne âgée, par exemple en lui permettant de s’exprimer sur les causes de son refus et en travaillant de façon à prendre en compte ses peurs comme sa déception, sa colère ou sa tristesse, vous lui redonnez une partie du pouvoir (sur elle-même et sur sa vie) qu’elle pouvait habituellement exprimer par son autonomie.
Le sentiment de dépendance
Au-delà du déni de la perte d’autonomie, les causes du refus peuvent recouvrir un large spectre. Ainsi, certains refus peuvent être liés à un sentiment d’infantilisation. Les personnes âgées sont des adultes depuis plusieurs décennies. Elles ont l’habitude d’être indépendantes, d’être celles qui donnent l’aide (à leurs enfants ou à leurs parents). Inverser les rôles en passant de celui qui donne l’aide à celui qui la reçoit demande un changement dans l’idée que la personne se fait de son identité. Ce changement ne peut se faire que de façon graduelle. Il sera facilité si la relation d’aide s’établit, elle aussi, de façon graduelle ou si le donneur de soin prend le temps de permettre à la personne âgée d’accomplir les tâches qui sont encore à sa portée.
L’intrusion dans l’intimité de la personne âgée
Une relation d’aide implique souvent la venue d’un étranger dans la maison de la personne âgée. Même s’il s’agit d’un donneur d’aide qualifié, il reste un inconnu. Et, il n’est pas facile pour tout le monde de laisser un inconnu entrer chez soi. Surtout si cet inconnu touche à ses affaires et change ses routines.
Le refus pourra aussi être influencé par le degré d’intimité requis par le service d’aide. Une aide ménagère restera une intrusion perçue comme moins personnelle, donc moins intrusive que des soins de toilette.
La peur de l’inconnu
Lorsque la perte d’autonomie s’installe, il est difficile de prévoir jusqu’où elle ira, mais facile d’imaginer le pire. Le pire, ça peut faire très peur. Il est donc important permettre à la personne âgée de comprendre et d’accepter qu’elle doive prendre chacune des nouvelles étapes de sa vie une à la fois et que le déni n’empêchera pas ce qui s’en vient.