Des bonbons écolos pour Montarville

Moins d’un mois avant le jour du scrutin, le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs Pierre Arcan a annoncé un investissement dans les deux parcs du comté de Montarville. Pour celui des Îles-de-Boucherville, le MDDEP (ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs) investira 6,2 M$ sur trois ans afin de le rendre plus accessible à la grande région métropolitaine. Cet investissement était prévu. Ce parc, qui a été agrandi l’an dernier par l’acquisition de l’île Charron au coût de 15 millions de dollars, se doit d’attirer plus de visiteurs. Quant au parc du Mont-Saint-Bruno, le ministre Arcan a officialisé, le 27 juillet dernier, des acquisitions faites depuis vingt ans à un coût qui s’élève à 1,2 million. La ville de Saint-Bruno-de-Montarville reçoit 0,5 million en liquidité et un petit terrain situé près de l’entrée du parc. Au final, la superficie du parc passe de 578 à 884 hectares, mais il demeure le plus petit et le plus menacé du réseau de la SÉPAQ. La population attendait plus.

Aux audiences publiques de septembre 2000 portant sur son agrandissement, la population voyait le parc comme sa cour arrière. Comme les élus municipaux, elle s’était opposée à la tarification imposée par la SÉPAC. Elle croyait que le MDDEP avait une dette morale envers une ville qui avait consenti des pertes de revenus en taxes. Les audiences publiques du printemps 2011, portant sur le Plan de conservation des milieux naturels de la ville de Saint-Bruno, ont cependant révélé que cette perception avait évolué. La population était maintenant sensible à la valeur patrimoniale de toute la montagne et son bassin versant. Elle voit maintenant l’urgence de protéger le Boisé des Hirondelles, où un promoteur doit bientôt construire 30 manoirs, qui conservera 60 % de sa canopée, mais fragmentera ses habitats naturels. D’autres boisés adjacents à une zone de préservation extrême du parc pourraient aussi être bientôt perturbés. Devant une perte de biodiversité qui dépasse le niveau local, le MDDEP doit travailler avec tous les intervenants pour créer une zone tampon afin de contrer l’urbanisation qui menace un petit parc qui n’est pas une île comme le grand parc des Îles-de-Boucherville.

 

Jean Laflamme

Saint-Bruno-de-Montarville