Comment faire un surplus budgétaire de 3,3

En mai dernier, l’administration municipale clamait haut et fort qu’elle avait réalisé un surplus budgétaire de 3,3 millions de dollars au cours de l’année 2011. Ce surplus s’inscrit dans la lignée des dernières années et est la résultante des façons de faire de l’administration en place : on réalise des surplus budgétaires annuels en mettant sur la carte de crédit (emprunt à long terme) des dépenses qui auraient dû être imputées au budget de fonctionnement de chaque année.

Un exemple frappant : le renflouement du régime de retraite des employés de la ville : 740 000 $

À la séance du Conseil du 12 décembre dernier, l’administration en place adoptait un règlement d’emprunt (règlement 2011-19) pour financer la cotisation d‘équilibre due au régime de retraite des employés municipaux. On décidait de mettre ainsi sur la carte de crédit et conséquemment à être payé plus tard un montant de 740 000 $ incluant même 17 200 $ de frais de mise en place du financement. Au taux d’intérêt de 5 % sur un prêt de 10 ans, le remboursement totalisera 942 000 $ (capital et intérêts).

Deux questions relativement à cette façon de faire :

A. Pourquoi avoir décidé d’emprunter le 12 décembre 2011 un montant de 740 000 $ alors que nous étions à 18 jours de la fin de l’exercice financier et qu’on savait pertinemment (j’ose le croire!) que la Ville déclarerait un surplus budgétaire, avouons-le,… non négligeable!

B. Question encore plus lourde de sens : pourquoi mettre sur la carte de crédit un renflouement du régime de retraite référant à une sous-contribution pour des années passées? La question est d’autant plus pertinente que d’une part, la Ville est en surplus budgétaire et que d’autre part, on fait supporter aux contribuables, et ce pour les 10 futures prochaines années à venir une dépense (942 000 $) qui aurait dû être supportée durant les années antérieures. Il est facile d’en conclure qu’une partie des surplus déclarés résulte de cette sous-contribution!

En fait, il n’y a qu’une conclusion à tirer en regard de ces façons de faire : une démarche électorale planifiée 24 mois à l’avance. L’administration en place est en voie d’écrire son discours électoral et elle publiera assurément un bulletin clamant ses surplus réalisés; gardant sous silence l’augmentation de la dette (217 % de hausse en 5 ans) et l’augmentation du service de la dette (hausse de 48 % depuis 2008), bien entendu, la Ville ne dévoilera pas ses façons de faire : mettre sur la carte de crédit des dépenses qui auraient dû être imputées au budget de fonctionnement!

Il est temps que les citoyens reprennent le contrôle de leur Ville afin que cesse la capitalisation à tout crin de dépenses qui devraient incomber au fonctionnement régulier. À quoi servent réellement nos taxes si l’on emprunte pour tout et pour rien?… À payer des intérêts? 
À déclarer des surplus… pour préparer une élection?

 

Alain Dufour,

Résidant de Saint-Bruno-de-Montarville