Agriculture urbaine à Saint-Bruno: pas tout de suite
Le projet d’Élizabeth Ménard de construire une ferme auto-suffisante et carbo-neutre à Saint-Bruno-de-Montarville avance peu à peu, mais ne pourra pas nécessairement se réaliser avant quelques années encore.
Depuis 2017, Mme Ménard prépare le terrain pour la création d’un projet de ferme urbaine dans la municipalité. Son objectif est de créer une ferme aux abords de l’autoroute 30 qui pourra à la fois nourrir, par sa production, les animaux et les humains. Pour que le site soit aménagé comme il se doit et qu’il soit en mesure d’accueillir à la fois de l’agriculture et de l’élevage animal, il a fallu d’emblée y aller de multiples travaux de réaménagement. « En 2019, on a effectué le nettoyage du ruisseau afin d’enlever les sédiments qui s’y trouvaient, sédiments qui créaient normalement des inondations sur les terres au printemps. »
Jusqu’à maintenant, la Municipalité a mis sur la table un plan de financement du projet, dans lequel sont prévues des sommes de 250 000$ par an sur quatre ans. « Sans aide financière, on ne pourrait pas arriver à réaliser le projet. Et même si le projet a été approuvé par la ville, avec le conseil municipal actuel, cela ne sera pas forcément pour tout de suite.»
Si Mme Ménard n’a pas ces sommes, c’est notamment parce que certaines des conditions nécessaires pour les obtenir n’ont pas été remplies. Selon la résolution votée par le conseil municipal, il fallait que «que les autres partenaires financiers prévus au projet confirment leur participation », chose qui n’était toujours pas faire au premier janvier 2021.
1 000 000$
C’est le montant qui a été sur quatre ans au projet de ferme urbaine carboneutre d’Élizabeth Ménard
Si Saint-Bruno maintient son plan de donner accès à 60 hectares de terres agricoles à Mme Ménard pour son projet, elle serait en mesure de le mener complètement à bien. L’une des parties du projet qui fait en sorte qu’il nécessite l’espace de 60 hectares consiste à planter 50 000 arbres en bordure de l’autoroute 30. « En plantant les arbres près de l’autoroute, les émissions polluantes des voitures pourraient être absorbées. Par contre, sans les hectares de la ville, ces arbres ne pourraient pas être plantés car on manquerait d’espace », dit Mme Ménard.
Parmi les objectifs poursuivis dans le cadre de ce projet, il y a notamment celui de nourrir, au départ, 1000 citoyens à la hauteur de 15% de leur panier d’épicerie. « Une fois ce seuil atteint, notre objectif serait de se rendre jusqu’à 35% du panier », dit Élizabeth Ménard.
Le maire de la municipalité, Martin Murray, croit que ce projet est important pour l’avenir de la ville, notamment en ce qui a trait à la production locale de produits de l’agriculture. « Parmi mes rêves les plus fous, il y a celui de permettre à de petites entreprises d’utiliser les terres agricoles à peu de frais pour que de nouvelles entreprises se créent et puissent en profiter. » Selon l’homme politique, la présence de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) sur le territoire montarvillois est un avantage à ne pas négliger dans la création de nouveaux projets d’agriculture. Et d’ici 2 à 3 ans, sur les 64 hectares de terres qui se trouvent de l’autre côté de l’autoroute 30 par rapport à Saint-Bruno, 12 hectares pourraient être utilisés.
Ville nourricière
En 2018, le conseil municipal de Saint-Bruno-de-Montarville avait adopté une législation qui faisait d’elle la première «ville nourricière» au Québec. Cette spécificité implique que la municipalité s’engage à nourrir ses citoyens avec de la nourriture produite localement.
Pour arriver à cet objectif, le projet d’Élizabeth Ménard inclut notamment l’élevage de 1000 brebis, ainsi que la production de divers fruits et légumes à même le site. Mme Ménard travaille d’ailleurs à créer un système de tours pour « garantir une quantité de nourriture et la sécurité aux animaux. »
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