Saint-Bruno : le conseil municipal souhaite contrôler la qualité de l’air 

Saint-Bruno-de-Montarville veut mesurer la qualité de l’air sur son territoire en lien avec la construction du crématorium et le développement de l’aéroport.   

« Ça donne suite aux discussions entamées il y a plusieurs années. Mais surtout au dernier conseil municipal, quand nous avons eu la visite d’un citoyen qui avait installé des capteurs », explique l’élu du district 8 – Duquesne – des Femmes, Marc-André Paquette. 

Le 15 octobre, le conseil municipal a adopté une résolution selon laquelle il demande à la direction générale de confier à une firme spécialisée le mandat de mettre en place des capteurs sur le territoire de Saint-Bruno-de-Montarville.

« Jamais la Ville n’a fait ça avant. Nous n’avons pas de données sur la qualité de l’air. Nous voulons mesurer les variations d’éventuels polluants avant le développement de l’aéroport et la construction du crématorium, et après l’aboutissement de ces deux projets », mentionne le maire, Ludovic Grisé Farand, en entrevue avec Les Versants.

Robert Quesnel

Le citoyen qui s’est adressé aux élus lors de la séance du conseil municipal de septembre dernier, c’est Robert Quesnel. Le Montarvillois demeure dans le quartier Duquesne – des Femmes. Il collecte des données sur la qualité de l’air à l’aide de capteurs installés sur son terrain. « Au départ, le but était d’avoir des données sur la qualité de l’air avant et après le crématorium. C’est encore le cas, afin de mesurer le niveau de pollution supplémentaire après la mise en fonction de cette installation », répond M. Quesnel au journal.  

L’homme est d’avis que c’est important d’obtenir ces données en continu au sein de la municipalité et de les rendre accessibles à la population. « Il serait important aussi d’en faire l’analyse pour identifier les hausses de pollution et leurs provenances : le crématorium, l’aéroport de Saint-Hubert, les autoroutes, les feux de forêt…», dit-il. 

Selon le citoyen, la Ville pourrait aussi mettre en place des capteurs à l’égard de la pollution sonore et de la qualité de l’eau. Il évoque les lacs, les cours d’eau, mais aussi pour les aqueducs et les égouts. « Nous ne pouvons gérer ce que nous ne mesurons pas », exprime Robert Quesnel. 

Au conseil municipal, l’intervenant a déclaré que l’installation de ces appareils ne requérait pas grand-chose. Un bon positionnement, un endroit dégagé, une connexion électrique et l’accès au Wi-Fi. Il privilégie d’en installer dans le quartier des Femmes en raison de la présence du crématorium à quelque 250 mètres de distance. 

« Nous allons prendre acte de ces capteurs mis en place par un citoyen. Nous avons conclu que ça valait la peine de confier ça à quelqu’un qui est externe à la Ville, avec une expertise qui pourrait nous procurer des données objectives et fiables. Ce n’est pas en contradiction ou en opposition face aux initiatives citoyennes, mais nous venons donner de la profondeur à cette analyse », a indiqué Marc-André Paquette.  

Saint-Bruno va de l’avant

En somme, la Ville veut mesurer la pollution, en lien avec l’aéroport MET et les installations de la Coopérative funéraire du Grand Montréal (CFGM), qui pourrait affecter la qualité de l’air des secteurs résidentiels. « Par exemple, le quartier des citoyens qui demeurent près du crématorium », précise M. Grisé Farand.  

Le conseil municipal demande aussi à l’administration de rendre un rapport périodiquement au comité consultatif en environnement et en sauvegarde des lacs du Village et du Ruisseau (CCESLVR) sur les résultats des mesures de ces capteurs.

« La raison pour laquelle nous privilégions une entreprise, c’est parce que si, un jour, ces informations doivent être utilisées en cour, il faut que ce soit inattaquable. Si c’est une firme spécialisée, il y a moins de chances que les données soient remises en question », plaide le premier magistrat.