Saint-Bruno : la Sépaq va abattre 191 cerfs au parc national

La Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) abattra 191 cerfs de Virginie dans le parc national du Mont-Saint-Bruno.  

« Il y en a plus qu’aux Îles-de-Boucherville », commente le porte-parole de la Sépaq, Simon Boivin. 

À Saint-Bruno, la Sépaq éliminera 191 chevreuils. À Boucherville, il est prévu de retirer 96 bêtes. « Lors de l’opération de l’année dernière, il s’est récolté 80 bêtes au parc national du Mont-Saint-Bruno, contre 318 aux Îles-de-Boucherville », rappelle M. Boivin. 

La Sépaq poursuivra donc, au cours des prochains mois, le déploiement de son plan d’intervention. L’objectif est la protection des milieux naturels afin de préserver les écosystèmes de ces deux parcs nationaux des effets dévastateurs de la surabondance de cerfs de Virginie. 

L’histoire se répète 

L’opération de contrôle des cheptels réalisée en 2023 dans les deux parcs nationaux a été un succès, selon la Sépaq. « Elle s’est déroulée avec professionnalisme et efficacité, dans un souci constant de sécurité publique. Tel qu’il a été indiqué l’an passé, les travaux doivent se répéter en 2024-2025 afin de tendre vers des densités de cerfs, par kilomètre carré, viables pour les écosystèmes », peut-on lire dans un communiqué publié vendredi. 

En plus d’atténuer les effets négatifs du broutage excessif des cerfs sur le milieu naturel, le contrôle de population permet de lutter contre les risques accrus de maladie de Lyme, de collisions routières, de dommages aux propriétés avoisinantes et aux récoltes.

Des îlots de biodiversité à protéger

Les parcs nationaux sont des îlots précieux de biodiversité en milieu périurbain, à proximité de Montréal, qui doivent être protégés. Les travaux menés l’année dernière ont fait passer la densité de 25 à 17 cerfs/km2 à l’intérieur du parc national du Mont-Saint-Bruno, et de 37 à 17 cerfs/km2 à l’intérieur du parc national des Îles-de-Boucherville. La densité idéale pour favoriser la régénération de la végétation et offrir un environnement propice à la présence de différentes espèces animales est de 5 à 10 cerfs/km2.

Les inventaires menés par le ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, à la Faune et aux Parcs (MELCCFP) l’hiver passé ont dénombré 278 cerfs dans le parc national du Mont-Saint-Bruno et sa zone rapprochée, et 156 cerfs dans le parc national des Îles-de-Boucherville et sa zone rapprochée. Ces inventaires ne tiennent pas compte des naissances du printemps et des déplacements des cheptels.

191

C’est le nombre de cerfs qui seront abattus dans le parc national du Mont-Saint-Bruno.

Le contrôle de population dans les deux parcs nationaux profitera plus largement à la Montérégie, où il contribuera à diminuer globalement la pression trop forte exercée par le cheptel à l’échelle régionale. Les autorisations nécessaires ont été obtenues auprès du MELCCFP, qui a accompagné la Sépaq dans la réalisation de son plan d’intervention. Le permis octroyé à la Sépaq autorise de prélever jusqu’à 287 individus dans les deux parcs nationaux avant la fin de l’hiver 2024-2025.

Une méthode soutenue par la science

La méthode utilisée, celle du tir de précision, est soutenue scientifiquement et considérée comme une approche respectueuse du bien-être animal par les grandes associations vétérinaires.

Au cours des prochains mois, les visiteurs devront faire preuve d’une vigilance particulière relativement à l’affichage sur place et d’un respect strict des consignes quant aux heures d’ouverture et à l’accessibilité aux deux parcs nationaux.

La Sépaq a la responsabilité d’agir lorsque la surabondance d’une espèce végétale ou animale menace l’équilibre écologique d’un écosystème sous sa responsabilité. Le suivi de différents indicateurs (densité des cerfs, végétation, communauté d’oiseaux) sera effectué au cours des prochaines années afin de mesurer les résultats qui découleront de l’approche adoptée.

Venaison à offrir aux familles défavorisées

La venaison recueillie sera à nouveau offerte gracieusement à travers la Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs du Québec au programme Chasseurs généreux, qui a pour mission de redistribuer de la viande de gibier à des familles ou des personnes défavorisées à travers différentes moissons à proximité des territoires.

L’an dernier, dans la foulée de l’intervention, plus de 14 000 livres de viande ont été fournies à des banques alimentaires de la Montérégie, ce qui leur a permis de distribuer plus de 89 000 portions. (FR)