Le Comité réclame un BAPE
Des manifestants ont marché, le 2 septembre, du côté de McMasterville pour faire pression sur le gouvernement de la CAQ afin qu’il soumette le projet Northvolt dans sa globalité à une évaluation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
« L’objectif était de répéter que le plus gros projet industriel du Québec devait passer sous la loupe du BAPE », répond la porte-parole du Comité Action citoyenne, Jacinthe Villeneuve.
C’est le Comité Action citoyenne qui a initié ce mouvement à la suite des informations publiées par des médias concernant le pompage et le rejet d’eau dans la rivière Richelieu. Northvolt rejetterait du lithium dans la rivière et du nickel dans l’air.
Pour Jacinthe Villeneuve, il est inconcevable qu’une usine qui utilise des produits chimiques échappe au BAPE. « Les gens sont inquiets, et ces gens ne sont pas uniquement de la région. Nous devons protéger la rivière, les enfants. Le projet prend du retard, actuellement. L’argument comme quoi on est pressés ne tient plus », estime-t-elle.
La réponse de Northvolt
Contactée par Les Versants au sujet du BAPE, sa porte-parole, Emmanuelle Rouillard-Moreau, déclare que l’entreprise est « déterminée à activement décarboner l’économie en offrant les batteries les plus respectueuses de l’environnement ».
Elle insiste. « Des études et analyses sérieuses ont été réalisées. De nombreuses conditions strictes ont été remplies pour l’obtention des permis qui nous permettent de réaliser les travaux qui se déroulent actuellement sur notre site. »
Quant au retard de 18 mois qui a été évoqué il y a quelques jours par le gouvernement, Northvolt plaide qu’elle continue la revue stratégique de ses projets et de ses priorités. « Les décisions ne sont pas finalisées. Dans le cadre du projet Northvolt Six, à Saint-Basile-le-Grand/McMasterville, cela pourrait se traduire par une réévaluation des échéanciers », confie Emmanuelle Rouillard-Moreau.
Pendant ce temps, l’ingénierie, la conception du complexe et les travaux de préparation du site se poursuivent.
Une centaine de marcheurs
« Notre pouvoir, en tant que citoyens, c’est la mobilisation et
l’information », mentionne au journal Les Versants Isabelle Couture. Elle était en compagnie de son fils de neuf ans pour la marche.
Ils étaient une centaine à marcher le long du chemin du Richelieu, affichant des slogans sur des pancartes. Ils s’étaient donné rendez-vous à la gare de McMasterville. « C’est un nombre intéressant, selon Mme Villeneuve. J’espérais un peu plus. Toutefois, il s’agissait de la journée de la fête du Travail, une longue fin de semaine dont plusieurs profitent. »
« C’est surprenant, et décevant, de voir si peu de gens. On s’attendait à davantage de manifestants. Je vois peu l’élan du non à Northvolt,
aujourd’hui », exprime Thomas, un papa de McMasterville qui demeure sur le chemin du Richelieu.
Sa conjointe, Joëlle Bérubé-Dufour, mentionne qu’elle participe à la manifestation parce qu’elle a des doutes au point de vue de l’environnement, « surtout pour le site choisi », de la sécurité et de la pollution. « Il y a aussi un enjeu de circulation », ajoute-t-elle.
« Je suis ici pour la protection de l’environnement et de nos milieux humides. Nous demandons au minimum un BAPE, parce qu’en ce moment, on ne s’en va pas dans le bon sens », ajoute Isabelle Couture, qui se dit contre les partenariats public-privé.
La Régie intermunicipale de police Richelieu – Saint-Laurent était sur place pour assurer la sécurité des marcheurs. Selon l’agent Éric Boulianne, l’événement s’est bien passé.
Questionné par le journal, le Comité Action citoyenne avance que tant et aussi longtemps qu’il n’obtiendra pas satisfaction, il ne lâchera pas. « On refuse d’être des cobayes pour tester de nouvelles normes. Ce projet est mal géré et c’est très inquiétant. »
L’avenir de Northvolt
Dans un communiqué publié le lundi 9 septembre, Northvolt évoque la décision de concentrer ses efforts dans la fabrication de cellules à grande échelle. Northvolt maintient entre autres son engagement envers Northvolt Six au Canada (Saint-Basile-le-Grand) et Northvolt Drei en Allemagne. « Les révisions potentielles des échéanciers de ces projets seront confirmées au cours de l’automne, ainsi que toute autre action nécessaire pour réduire les coûts. En attendant, les travaux se poursuivent sur tous les sites et Northvolt est reconnaissante du soutien de ses partenaires gouvernementaux et municipaux dans les trois juridictions », peut-on lire dans le communiqué.