Et au milieu coule un ruisseau…
Le Groupe ProConseil, en collaboration avec Sainte-Julie, a mis en œuvre un plan d’aménagement visant la restauration écologique du ruisseau Beloeil qui traverse le parc industriel de la ville.
Le ruisseau Beloeil traverse le cœur du parc industriel de Sainte-Julie. Il prend sa source au pied du mont Saint-Bruno et sillonne environ 16 kilomètres de paysages agricole, urbain et industriel. Mais comme plusieurs ruisseaux, ce dernier est pollué, pas plus ni moins qu’ailleurs, mais on y retrouve des nitrites, des phosphates, du phosphore d’origine agricole, industrielle, humaine et naturelle. En 2014, le ministère de l’Environnement avait ciblé ce ruisseau, parmi d’autres, pour être au-dessus des normes environnementales.
« Le projet du parc industriel permet d’inclure les instances municipales et les entreprises industrielles dans les efforts environnementaux déjà amorcés par les producteurs agricoles du bassin versant. La mobilisation de tous les acteurs permettra ainsi de réduire de 25 % la charge de phosphore totale à l’embouchure de la rivière Richelieu d’ici 10 ans », selon le mandat que s’est donné ProConseil avec ce ruisseau.
C’est un organisme à but non lucratif (OBNL) qui, depuis 2005, coordonne des projets collectifs en gestion de l’eau dans les bassins versants agricoles des ruisseaux Richer, Coderre et Beloeil.
En octobre, le groupe a entamé des travaux afin de renaturaliser des terrains municipaux en bordure du ruisseau Beloeil. Au total, près de 3600 arbres et arbustes ont été plantés sur une distance d’environ 540 mètres le long du ruisseau et de 300 mètres dans la bande boisée menant au mont Saint-Bruno. Ces plantations seront complémentées par l’installation de plusieurs nichoirs, dortoirs à chauves-souris et hôtels à insectes.
« Ces aménagements permettront de filtrer les contaminants, retenir les berges et les sédiments. À plus long terme, l’ombre des arbres arrivera à réduire la température de l’eau, ce qui donnera l’occasion d’offrir un meilleur habitat pour les poissons », explique Nikolas St-Jean, biologiste et chargé de projets pour ProConseil.
Les aménagements de la bande riveraine permettront en plus de créer un corridor boisé vers le mont Saint-Bruno pour contribuer au maintien de la connectivité entre les milieux naturels.
« Le Groupe ProConseil œuvre d’abord et avant tout auprès des producteurs agricoles; par contre, afin d’atteindre les objectifs d’amélioration de la qualité de l’eau dans le bassin versant du ruisseau Beloeil, l’ensemble des acteurs concernés doit être réuni. Cette initiative amplifie donc les efforts des producteurs agricoles et contribue à la protection de l’environnement pour tous », a indiqué Catherine Machado, directrice générale du Groupe ProConseil.
« La mobilisation de tous les acteurs permettra ainsi de réduire de 25 % la charge de phosphore total à l’embouchure de la rivière Richelieu d’ici 10 ans. » – ProConseil
« Le maintien des milieux naturels revêt une grande importance pour la protection de l’environnement, de la faune et de la flore, mais joue aussi un rôle dans la diminution des risques de débordements, d’érosion, de détérioration de certaines infrastructures et d’impact sur le paysage. Sainte-Julie est donc fière d’appuyer cette initiative qui répond à nos objectifs de développement durable », a précisé Suzanne Roy, mairesse de la ville.
Le financement
Le rôle de la municipalité sera de prendre le relais pour l’entretien des sites aménagés. Le financement du projet provient du ministère fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, qui, sur deux ans, versera 30 000 $ au projet, ainsi que du programme Faune en danger de la Fondation de la faune du Québec, qui , en faisant appel aux dons des particuliers, a aidé au financement à hauteur de 9000 $.
Le projet d’aménagement a été proposé à Sainte-Julie, car elle est propriétaire de plusieurs terrains riverains et d’une usine de traitement des eaux près de la source du ruisseau Beloeil, au pied du mont Saint-Bruno.
Les entreprises riveraines du parc industriel recevront également un « cahier du propriétaire »pour les sensibiliser à l’importance des milieux naturels qui les entourent.
