Des cerfs dans la cour

La levée de boucliers contre l’abattage des chevreuils du parc Michel-Chartrand, à Longueuil, ne s’est pas répétée ici. Force est de constater que depuis que la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) a annoncé son intention d’abattre une centaine de cerfs de Virginie du mont Saint-Bruno afin de protéger les écosystèmes, l’opposition citoyenne ne s’est pas manifestée.

Le sujet de la surpopulation du cerf de Virginie fait couler beaucoup d’encre.

À la suite de la parution de l’article « Les cerfs de Virginie dans le mont Saint-Bruno, un sujet qui polarise », dans l’édition du 23 février du journal Les Versants, quelques commentaires ont été émis sur les réseaux sociaux.

Certains sont pour

À la question « Pour ou contre la décision de la Sépaq? », quatre internautes sur cinq semblaient pour la décision de la Sépaq. « Il y en a vraiment trop! », « 100 % d’accord », « Je m’en remets aux spécialistes. Pour toutes sortes de raisons, ce n’est peut-être pas possible de les laisser là, ni de les déplacer. À mon avis, si des biologistes ou autres spécialistes de la faune ont été consultés, c’est que la meilleure décision sera prise », et enfin « De plus en plus, nous en voyons sur l’heure du midi au coin de Boucherville et de la Bruère ».

« Les cèdres procuraient de l’intimité à notre cour arrière, mais celle-ci a été grandement réduite par les cerfs. » – Une citoyenne de Saint-Bruno-de-Montarville

Une internaute se montrait plutôt contre : « Non, pas d’accord. Cruauté animale. Qu’on les déplace ailleurs en forêt, choisir un bon emplacement. »

Témoignage

Toujours à la suite de l’article en question, une lectrice a contacté la rédaction du journal pour témoigner sur la prolifération du cerf de Virginie à l’extérieur du parc national. « Fréquemment, au cours des dernières années, les cerfs de Virginie viennent sur les terrains résidentiels de la rue Beaumont Est, où j’habite. Ils ont beaucoup abîmé les végétaux, chez moi et chez mes voisins », écrit cette résidante de Saint-Bruno-de-Montarville, qui préfère conserver l’anonymat.

Selon elle, et d’après Richard Laberge, dixit :« Cette photo cache un drame », la surabondance du cerf de Virginie au parc national du Mont-Saint-Bruno pousse les bêtes à s’éloigner et à quitter le périmètre du territoire de la Sépaq pour se nourrir. « Au cours des dernières années, ils ont mangé toutes les branches qui leur étaient accessibles des cèdres de notre cour arrière et chez nos voisins », raconte cette Montarvilloise de la rue Beaumont Est, qui a déjà reçu la visite de neuf chevreuils dans sa cour.

Ils passent du temps sur place, dans la cour arrière, et « c’était facile de les prendre en photo à partir d’une fenêtre de la maison ».
Les photos que le journal a reçues illustrent des bêtes en train de grignoter des cèdres, des branches de pommier, des bourgeons floraux d’un magnolia.

Perte d’intimité

« C’est la première année que je constate que les cerfs mangent ces bourgeons. La verdure des branches plus basses a été complètement mangée par les cerfs. Les branches sont mortes. On a dû se résigner à les couper. Les cèdres procuraient de l’intimité à notre cour arrière, mais celle-ci a été grandement réduite par les cerfs. Cette année, ils ont aussi grignoté les branches basses d’une pruche devant la maison », ajoute-t-elle.

Enfin, la femme mentionne qu’elle soutient le projet de la Sépaq de contrôler la population de cerfs du mont Saint-Bruno « car ils détruisent beaucoup de végétation dans le parc national et dans les zones résidentielles environnantes ».

QUESTION AUX LECTEURS : 

Avez-vous déjà reçu la visite de cerfs de Virginie sur votre terrain?