Une première au pays qui fait déjà parler d’elle à travers le Canada!

Plus de 6,6 M$ de subventions pour la bibliothèque Net Zéro de Varennes

Le projet de construction de la bibliothèque multifonctionnelle écoénergétique Net Zéro à Varennes progresse et cette première au Canada fait parler d’elle. Lundi dernier, ce sujet était l’objet d’un webinaire (une contraction des mots web et séminaire, c’est-à-dire une conférence interactive sur Internet) organisé par la Fédération canadienne des municipalités à Ottawa.

Le webinaire a réuni près de 100 personnes du Québec, de l’Ontario et d’aussi loin que Vancouver et le New Jersey aux États-Unis. La majorité des participants étaient des intervenants du monde municipal et des ingénieurs qui désiraient en savoir plus sur ce concept d’avenir, puisqu’il pourrait servir de modèle pour des projets municipaux. Les conférenciers étaient le maire de Varennes, Martin Damphousse, la directrice adjointe à la Ville, Josée Lamoureux, et le gestionnaire de projet chez CanMetÉnergie, Meli Stylianou.

« La basilique Sainte-Anne est un fier symbole du passé de Varennes et nous voulons que cette bibliothèque soit le symbole du futur de Varennes pour les 50 prochaines années! », a lancé le maire.

Au départ, la nouvelle bibliothèque devait avoir une superficie de 1 683 m2 et coûter environ 5 millions de dollars. Mais Gilles Jean, directeur général de CanMetÉnergie de Varennes, a proposé au tout nouveau conseil fraîchement élu en 2009 d’en faire un bâtiment de conception Net Zéro – c’est-à-dire que sa consommation énergétique serait nulle – et d’en faire du même coup une vitrine technologique des plus intéressantes, tant pour les usagers que pour les ingénieurs d’un peu partout.

Plus de 1 M$ de dons

À la suite de cette proposition, le projet a été revu à la hausse pour en faire un bâtiment multifonctionnel de 2 100 m2. Toutefois, si son coût estimé est alors passé de 5 millions à 9,2 millions, c’est-à-dire qu’il a presque doublé, ce concept d’envergure a par contre bénéficié de plusieurs subventions, puisqu’il était porteur d’intéressantes avancées technologiques sur le plan environnemental et que la Ville a multiplié les démarches pour trouver de nouvelles sources de financement, étant donné qu’elle était convaincue de son importance.

Actuellement, Varennes aurait obtenu plus de 6,6 millions de subventions provenant du Bureau de l’efficacité et de l’innovation énergétiques du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, du Fonds municipal vert de la Fédération canadienne des municipalités, d’Énercible d’Hydro-Québec, du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, ainsi que de Ressources naturelles Canada.

Il faut ajouter que plus de 1 million a été recueilli grâce à la campagne de financement présidée par Jean Roberge, directeur général de l’usine Éthanol GreenField de Varennes, qui a fourni pour sa part 250 000 $ dans le cadre de cette collecte de fonds.

Le maire a précisé que ce montant de 1 million sera appelé à croître, puisque des entreprises ont été approchées et sont encore en attente d’un accord de leur maison mère, comme l’a spécifié Martin Damphousse lors d’une remise de 50 000 $ par la direction du complexe Dow de Varennes, le 27 janvier dernier.

Économie de 60 000 $ par an

En fin de compte, en se basant sur les chiffres actuels, cela signifierait que le règlement d’emprunt pour une bibliothèque Net Zéro de 2 100 m2 serait de 2,6 millions. C’est donc dire qu’il serait moindre que le montant à financer pour une bibliothèque conventionnelle plus petite (1 683 m2), puisque celui-ci était estimé à 3,1 millions (1,9 million de subventions gouvernementales sur un projet de 5 millions).

Le maire de Varennes souligne du même coup que le règlement d’emprunt serait encore appelé à diminuer au fil des prochains mois, puisque la campagne de financement pourrait encore amener des fonds pour cette bibliothèque écoénergétique.

Lors du webinaire, M. Damphousse a souligné que l’économie annuelle d’énergie estimée serait de l’ordre de 60 000 $, ce qui représenterait un montant appréciable sur une échelle de 20 ans. Il ajoute qu’il s’attend à ce qu’il y ait une période d’ajustements de deux ans avant que la bibliothèque produise autant d’énergie qu’elle n’en consomme.

Toujours lors de cette conférence par Internet, il a affirmé que Varennes voulait détruire le mythe que les bâtiments de haute performance énergétiques coûtent plus cher, une affirmation qui a été appuyée par certains chiffres présentés par Meli Stylianou, gestionnaire de projet chez CanMetÉnergie.

Il a mentionné des exemples d’édifices construits dans le cadre du programme C-2000 de Ressources naturelles Canada (un programme qui vise à construire des bâtiments 50 % plus efficaces que selon le Code national de l’énergie pour les bâtiments). D’après une compilation des différents projets conçus avec le programme C-2000, 32 % des bâtiments n’avaient pas subi de coûts supplémentaires et, quand il y avait hausse, elle était en moyenne de 4,6 % seulement.

Pour sa part, Josée Lamoureux a notamment expliqué que le projet est conçu selon un processus de conception intégré (PCI), c’est-à-dire une démarche réunissant l’expertise de plusieurs disciplines du design et de l’ingénierie afin de produire des bâtiments qui consomment moins d’énergie, réduisent l’impact environnemental et visent à augmenter la satisfaction des occupants. Au terme du webinaire, les Internautes étaient invités à poser des questions et à visiter l’édifice qui devrait ouvrir au cours de l’été 2013. Il est à noter que la Ville ira bientôt en appel d’offres et procédera à la destruction de l’actuelle bibliothèque au printemps 2012.

Le maire, Martin Damphousse, a également été invité par la Fédération canadienne des municipalités (FCM) à prononcer une conférence à Ottawa sur le sujet en février prochain, alors qu’il sera conférencier le 28 mars prochain à l’Hôtel Mortagne, lors du deuxième congrès de l’Association québécoise pour la maîtrise de l’énergie (AQME).