Saint-Bruno : Trans-Herb E veut éviter les grèves dans les ports
La directrice générale de Trans-Herb E, Karine Pomerleau, réagit à la grève partielle survenue au port de Montréal la semaine dernière.
« Nous, à Trans-Herb E, nous sommes très concernés par cette situation », exprime Karine Pomerleau, en entrevue avec Les Versants.
Les activités ont repris, tôt jeudi matin de la semaine dernière, aux terminaux touchés du port de Montréal. C’était à la suite d’une grève partielle de trois jours du syndicat des débardeurs. Or, depuis les débardeurs ont annoncé d’autres moyens de pression. À partir de ce jeudi, 7 h, ils refuseront de faire des heures supplémentaires.
« Depuis un certain temps, il y a beaucoup trop de grèves, partout. Ça fait presque partie du quotidien, maintenant. Au point où l’on se demande parfois si l’on va recevoir nos marchandises », exprime Karine Pomerleau.
Importation
Au moment de l’entrevue avec la femme d’affaires, Trans-Herb E n’attendait pas de marchandises retenues dans des conteneurs au port de Montréal. « En ce moment, nous sommes très chanceux. Mais nous souhaitons que la grève ne perdure pas dans le temps. Si elles venaient à se répéter, ces grèves pourraient devenir un souci », indique-t-elle.
Toutefois, deux bateaux en provenance de l’Argentine et de l’Inde étaient en transit la semaine dernière avec de la marchandise pour la compagnie. C’est-à-dire qu’ils étaient en direction pour aboutir ici. Leur arrivée était prévue dans deux ou trois semaines.
L’entreprise, qui a pignon sur rue à Saint-Bruno-de-Montarville, fait venir de pays producteurs du thé en vrac, qu’elle ensache, ou encore des plantes pour les tisanes et des épices comme du clou de girofle ou de la cardamome. Les bateaux proviennent de Chine, du Japon, du Sri Lanka, de la Croatie…
« Il y a beaucoup trop de grèves, partout. Ça fait presque partie du quotidien, maintenant, au point où l’on se demande parfois si l’on va recevoir nos marchandises. » – Karine Pomerleau
Exportation
Quand on lui demande si la grève l’a empêchée d’acheminer des produits à l’extérieur, la directrice générale répond que ce n’est pas le cas. « Nous sommes très chanceux pour le temps de la grève. Nous faisons aussi beaucoup d’exportation, mais il n’y a aucun conteneur en attente. D’ici deux semaines, nous avons par contre deux conteneurs à expédier vers la Suède et la Jamaïque », précise-t-elle.
Si l’entreprise avait accumulé du retard au port de Montréal, il y aurait eu des frais supplémentaires. « Ça dépend du temps que le conteneur demeure sur le quai, mais ça peut être de 300 à 400 $ par jour. Ça monte assez vite », dit Karine Pomerleau.
Des grèves
Dans l’ouest du pays, du côté du port de Vancouver, une grève de quatre jours a aussi perturbé la moitié des exportations de céréales du Canada. « Que ce soit à Montréal ou à Vancouver, nous sommes pris dans ces soubresauts-là. Il y a toujours un conteneur qui pourrait attendre quelque part. »
Soulignons aussi que la semaine dernière, une grève de trois jours a paralysé les ports de la côte est américaine et du golfe du Mexique. Quelque 45 000 membres du syndicat des débardeurs étaient en grève dans 36 ports de l’Alliance maritime des États-Unis. « Nous évitons la transition vers les États-Unis. C’est très demandant, administrativement. Nous privilégions les ports de Vancouver, pour l’Asie, et de Montréal. »
Par le chemin de fer
Trans-Herb E ne dépend pas seulement du transport maritime. « Tout ce qui vient de l’Asie et qui accoste à Vancouver nous est ensuite expédié par trains. Toute grève ou menace de grève avec différentes compagnies ferroviaires nous concerne aussi », confie Mme Pomerleau.
Quand les bateaux et les trains sont en arrêt, elle se tourne vers le transport routier. C’est arrivé à quelques reprises en sortie de COVID.
Trans-Herb E
Dirigée par Karine Pomerleau, fille de la fondatrice Johanne Dion, Trans-Herb E commercialise des marques comme La CourTisane, Four O’Clock et S Sens. Il s’agit du plus important importateur canadien d’herbes et de thés équitables.