Saint-Bruno : des artistes et des œuvres durant le Circuit des arts
Le 17e Circuit des arts de Saint-Bruno avait lieu en fin de semaine dernière. L’occasion, entre autres, de rencontrer les artistes peintres et d’accéder à leur univers.
« Je me permets de gâter mes collectionneurs, ceux qui ont déjà eu un coup de cœur pour une ou plusieurs de mes œuvres », mentionne Jade Picard.
Dès 9 h, l’artiste de la rue Beaumont ouvrait ses portes à quelques visiteurs VIP qu’elle avait pris la peine de convier par invitation personnalisée. Le Circuit des arts débutait officiellement à 10 h. « Je suis contente de faire ça. C’est un juste retour d’ascenseur pour eux », dit-elle.
Celle qui parsème son terrain de fleurs, de fruits et légumes, a accueilli une trentaine de personnes pendant une heure, offrant café et viennoiseries. Au départ de chacun, elle offrait un bouquet de fleurs qu’elle avait pris la peine de concevoir.
Des artistes et des œuvres
Sur le terrain, le journal Les Versants a questionné quelques-uns des artistes participants pour savoir quelle œuvre leur tenait le plus à cœur parmi celles qu’ils exposaient durant le Circuit des arts. Les réponses sont allées dans tous les sens.
Pour Andy Alain, il s’agit de Tranquillité infinie et Horizon bleu, deux œuvres à part mais qui vont bien ensemble. Elle les a travaillées longtemps et les a complétées juste à temps pour l’événement. « Mes coups de cœur sont souvent des toiles bleues. Elles représentent le calme dans mon chaos quotidien, avec mes études, mes emplois, mon travail d’artiste et mes autres implications. Au-delà de mon rush extérieur, je réussis à transposer la tranquillité dans une œuvre », confie Andy Alain.
Véronique Landry parle de Passage éthéré et d’Évanescence, deux productions récentes. « Souvent, mon coup de cœur, c’est la dernière toile que je réalise. Ces deux-là, elles représentent la fraîcheur. Elles n’ont pas trop de couleurs. Dans ma tête, j’étais satisfaite à la fin. C’est que j’ai réussi. »
Une première
Artiste émergente et mère de quatre enfants, Amaluza (Myriam Vézina) en était à sa première participation au traditionnel rendez-vous culturel de l’Association des artistes peintres de Saint-Bruno (AAPARS). Elle travaille avec du ciment, du mortier de structure, du plâtre, du gros sel. Le résultat sur toile est un mélange de sculpture et de peinture. À la question du journal, elle choisit l’œuvre Tourbillon irisé. « C’est l’engrenage de la vie qui tourne. Les moments de lumière et d’ombrage. C’est une toile qui tourbillonne de vie, comme moi! »
Louise Carrier-Nichols peint depuis une trentaine d’années. Dans sa maison, plus d’une cinquantaine de peintures et de photographies étaient accrochées lorsque le journal est venu cogner à sa porte. Sa participation au Circuit des arts lui aura permis de constater l’évolution de sa carrière. Une sorte de rétrospective des trois dernières décennies. Si elle avait à conserver une œuvre parmi toutes celles exposées, Mme Carrier-Nichols se concentrerait sur deux petits tableaux représentant des visages d’enfants. L’amorce d’une série à venir, dont le thème porterait sur les enfants de toutes les guerres. « C’est un sujet qui me tient beaucoup à cœur et dont on parle encore beaucoup aujourd’hui », se contente-t-elle de dire.
Pour Jade Picard, l’œuvre Feria a un petit quelque chose de spécial à son cœur. « J’aime beaucoup les grands formats. C’est comme un petit miracle chaque fois que j’en termine un. Je me suis éclatée avec cette œuvre. Il y a de tout. Du pochoir, des brillants, de la texture… », précise Mme Picard.
Pas d’attachement
Louise Forget a hésité avant de choisir une toile. En tant qu’artiste, son souhait est de ne pas conserver ses œuvres, qu’il y ait un roulement parmi elles. « Je veux qu’elles trouvent écho ailleurs. Que l’émotion transmise se répète. Je n’ai pas d’attachement à mes œuvres », confie l’artiste peintre. Puis, après réflexion, elle pointe l’une de ses récentes productions, My Heart Is a Kingdom (Mon cœur est un royaume), sur laquelle on aperçoit un perroquet coloré peint sur un disque vinyle, avec l’une des ailes bien déployée. « C’est exactement ça. Mon cœur est ouvert au partage. C’est ça, l’art. »
« Je n’ai pas d’attachement particulier à mes tableaux, répond Jacques Landry. Quand quelqu’un repart avec une toile, c’est la plus belle satisfaction. Il y a aussi de la valorisation pour le travail que nous avons réalisé. Ça nous fait plaisir, à nous, les artistes. Quand un visiteur a un coup de cœur pour l’une de nos toiles, il ne faut pas la retenir. La personne doit repartir avec. »