Saint-Bruno : Anna Binta Diallo expose ses oeuvres au Vieux Presbytère
Les œuvres d’Anna Binta Diallo sont exposées au Vieux Presbytère à Saint-Bruno-de-Montarville.
Topographies/Perforations est une continuation du précédent corps de travail de l’artiste Anna Binta Diallo en approfondissant les thèmes de la cartographie et de la construction du monde. « En 2023, j’ai exposé Topographies à la galerie Robert Mclaughlin. C’était une nouvelle technique pour moi d’imprimer des collages sur du plexiglas. »
La particularité du lieu d’exposition a toutefois obligé l’artiste à revoir le médium utilisé. « En voyant les lieux, c’est un bâtiment plus ancien, je ne voyais pas le plastique dans cet espace, ça aurait été trop comme un contraste », explique celle qui a choisi de travailler sur du papier.
Perspectives multiples
L’artiste visuelle multidisciplinaire et chercheuse est née à Dakar et a grandi à Saint-Boniface au Manitoba. Il y a plus d’un an, à la fin de la pandémie, elle a été approchée pour créer une exposition au Vieux Presbytère. Ses cartes perforées et découpées sont installées dans les étages principal et supérieur des galeries. Au total, neuf œuvres y sont exposées. « C’est la première fois que je découpe comme ça dans l’œuvre. Pour moi, le découpage, ça permet à la lumière de passer. Ça crée des ombres et des traces dans l’espace. Ça communique vraiment ce que j’essaie de dire avec mon projet », explique-t-elle par rapport à sa démarche.
Topographies/Perforations invite les spectateurs à contempler les réalités superposées et les perspectives multiples qu’une carte peut incarner. « Je travaille beaucoup avec des archives, je collectionne beaucoup de choses pour créer mes œuvres. J’ai hérité, d’un professeur d’histoire, d’une centaine de vieilles cartes de différentes régions du monde. C’est là où j’ai eu l’idée de construire et de déconstruire ces cartes avec l’exposition Topographies. »
Deux ans
Anna Binta Diallo n’avait pas mis les pieds à Saint-Bruno avant de créer ses œuvres, ni avant qu’elles soient exposées. Les cartes ont été imprimées à Montréal avant d’y être installées selon les notes de l’artiste. « Il y a des accidents qui peuvent arriver pendant le processus, mais c’est aussi d’y croire et de le suivre pour voir où ça va me mener », témoigne-t-elle, satisfaite du résultat, quelques heures après avoir découvert les lieux pour la première fois.
Professeure, artiste, chercheuse et maman, elle a largement exposé son travail au Canada et à l’étranger, comme en Finlande, au Sénégal ou en Allemagne. À travers ces formes découpées, l’artiste explore comment la compréhension des terres et des frontières peut être réimaginée. « Quand je travaille sur des projets, je suis sur le même thème pour une durée de deux ans, environ. Je lance un thème, je travaille sur des œuvres et après deux ans, je fais quelque chose d’autre. »
Un rêve devenu réalité
Issue d’une famille d’artistes en tous genres, elle rêvait de l’être aussi dès son enfance. « Mon père, qui vient du Sénégal, était un peu nerveux quand je lui ai annoncé que j’allais étudier en art à l’université.
Il vient du monde de la science. Avec le temps, il a pu comprendre que les artistes sont des scientifiques. On fait des tests, des recherches, on analyse, on fait des commentaires. »
Le vernissage de l’exposition a eu lieu le 8 septembre en présence de l’artiste. Les citoyens sont invités à aller admirer Topographies/Perforations jusqu’au 24 novembre.