Visibilité pour des commerces d’ici

Le Panier bleu

Quelques commerces de la région apparaissent déjà sur le site Le Panier bleu, mouvement lancé le 5 avril dernier par le gouvernement québécois.

Il y a actuellement 4658 commerces inscrits sur Le Panier bleu, un répertoire lancé par le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, qui accompagnait le premier ministre François Legault lors du point de presse de dimanche dernier. M. Fitzgibbon a annoncé la mise en ligne du projet Le Panier bleu, une initiative qui permet de dynamiser le commerce local.

« C’est un bel outil et j’en suis reconnaissante. » -Sarah Carey

Au moment d’écrire ces lignes, huit entreprises de Saint-Bruno-de-Montarville sont inscrites sur le site Internet lepanierbleu.ca, soit Les CocoNuts, Salon Mercedes Aveda, Superteck Experts-conseils, Micro Plants Robert, Resto Boutique Markina, Au royaume du vrac, Douceurs & petits poids ainsi que Bouclair Maison.

Boutique Petite Canaille, Ombelle Fleuriste, O Quotidien Traiteur et Les 5 Zef, à Saint-Basile-le-Grand, de même que Boucherie Auclair, Animalerie Animaux Bouffe, Restaurant Pacini, ainsi que le marché IGA, à Sainte-Julie, font aussi partie d’une liste qui est appelée à s’allonger au cours des prochaines semaines.

Pour la propriétaire de Boutique Petite Canaille, Hélène Dubuc, la mise en ligne du Panier bleu ne peut pas nuire. « Il est trop tôt pour en avoir constaté les effets dans les ventes en ligne, mais de la visibilité, on n’en a jamais trop. C’est une initiative intéressante parce que c’est difficile d’attirer l’attention sur l’achat local. » L’entrepreneure s’attend à des pertes financières certaines pendant la crise, probablement de 50 %, d’autant plus que ses revenus en boutique « sont tombés à zéro ».

Pour sa part, la propriétaire des CocoNuts, Sarah Carey, demeure prudente. Elle reconnaît une hausse d’achalandage sur la boutique en ligne de son commerce, or elle croit que c’est une combinaison de facteurs qui vient en augmenter la circulation. « C’est un bel outil et j’en suis reconnaissante, mais dans tout ça, il faut aussi assurer notre part du travail. L’analyse reste à voir, mais c’est certain que ça donne un coup de main. » Pour la sécurité de ses employés et de ses clients, Sarah Carey a fermé le local des CocoNuts une semaine avant que François Legault n’exige la fermeture des commerces jugés non essentiels. Depuis, les visites en ligne ont quadruplé. Une hausse constatée avant l’inscription sur Le Panier bleu, mais dont le rôle peut avoir influencé dans les derniers jours. « Il y a un impact positif, mais c’est peut-être une coïncidence, parce qu’à la base, nous sommes une boutique en ligne qui expédie à l’international. Mais en ce moment, un peu tout le monde, nous sommes tous dans une situation de gestion de crise. J’essaie d’être inscrite et visible partout parce que même si le commerce est fermé, il y a un loyer à payer », poursuit une Sarah Carey qui se dit choyée de voir que l’augmentation des ventes en ligne compense la perte des ventes en boutique.

Le propriétaire et maître boucher de Boucherie Auclair, Olivier Brière, abonde aussi dans le même sens. « Je crois que Le Panier bleu est une plateforme qui a été bien accueillie. Par contre, d’après ce que j’ai pu réaliser, ce n’est qu’une visibilité pour notre entreprise, rien d’autre. Mais c’est une présence en soit, ce qui est de bon augure. Plus les commerces locaux ont de visibilité, mieux c’est. Mais il est encore trop tôt pour voir la répercussion en magasin », répond Olivier Brière.

« Actuellement dans sa phase de lancement, lepanierbleu.ca se veut un répertoire complet des commerçants locaux partout dans la province. Un puissant moteur de recherche sera rapidement ajouté pour permettre de repérer les produits vendus chez nos commerçants et ainsi simplifier comme jamais l’achat local. C’est aussi un outil universel pour identifier facilement les commerçants locaux qui, pendant la crise, maintiennent leurs activités de vente. Le premier objectif du Panier Bleu est de guider les consommateurs vers les commerçants québécois afin de stimuler leurs ventes », peut-on lire sur le site Internet du Panier bleu.

Hélène Dubuc souligne qu’il y a encore des clients de Saint-Basile-le-Grand qui s’informent lorsqu’ils franchissent les portes de Boutique Petite Canaille, et ce, trois ans après son ouverture. « C’est pour cette raison, notamment, qu’une visibilité supplémentaire n’est pas à dédaigner. Les Grandbasilois déplorent la perte de plusieurs commerces qui ont fermé dans les dernières années. Pour ne pas perdre ces petites entreprises, encore faut-il acheter chez elles et savoir qu’elles sont sur le territoire. »

Les attentes

Quand on leur demande quelles sont leurs attentes avec Le Panier bleu, les trois entrepreneurs évoquent l’avenir. « C’est de faire partie du mouvement d’achat local, indique Olivier Brière. La pandémie nous aura appris que ce sera important de développer l’indépendance culinaire, alimentaire, médicamenteuse locale. C’est bien beau la mondialisation, mais je crois que la pandémie nous en démontre les faiblesses quand on dépend de tout le monde. » Hélène Dubuc souhaite que le répertoire québécois lui assure une notoriété lorsque le retour à la normale fera surface. « Le but de tous, c’est d’augmenter nos chiffres d’affaires », mentionne-t-elle. Enfin, Sarah Carey penche pour faire partie de cette relance des commerçants locaux. « La promotion de l’achat local, c’est la base de notre entreprise; tout se fait ici. Plus que jamais, une ressource comme Le Panier bleu est essentielle. »

Rappelons que les activités du Panier bleu sont financées par Québec. Pour François Legault, c’est une façon de se préparer à l’après-crise : « Ce sera plus important que jamais de changer nos habitudes d’achat, d’acheter des produits québécois et de promouvoir nos entreprises et nos travailleurs. »

QUESTION AUX LECTEURS :

Quels moyens prenez-vous pour promouvoir l’achat local?