Soutenir les vétérans malgré la COVID
Ce sera dans des conditions bien moins favorables que celles prévues que la Filiale 147 de la Légion de Saint-Bruno devra mener la Campagne nationale du coquelicot, qui débute ce vendredi.
Chaque année, les bénévoles de la Filiale 147 de Saint-Bruno rendent hommage aux vétérans et œuvrent auprès des communautés locales, à l’occasion de la Campagne du coquelicot. Ils célèbrent aussi le jour du Souvenir, le 11 novembre. Cette année, cette journée sera d’autant plus spéciale parce qu’elle commémorera le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, dont la célébration ne se fera pas telle que souhaitée.
En effet, même si la Campagne nationale du coquelicot débutera le vendredi 30 octobre, soit le dernier vendredi du mois comme la tradition le veut, la plupart des activités prévues par la Filiale 147 n’auront pas lieu. Le journal s’est entretenu avec son président pour en parler.
Ce qui tombe à l’eau
Étant donné que le territoire est en zone d’alerte COVID-19 maximale, de nombreuses activités prévues pour souligner la contribution des vétérans et soutenir les organismes locaux ont été annulées afin de respecter les directives sanitaires. Avec l’aide de membres bénévoles, la Filiale 147 organisait des soirées karaoké, des soupers avec chansonniers, des soupers bingo et des soirées de fléchettes. Toutes ces activités ont été annulées avec la fermeture du local, et c’est sans compter les pertes en dons qui seront occasionnées par la crise sanitaire.
Ceux qui en subissent les conséquences, ce sont des anciens combattants, des militaires en service actif, des membres de la GRC et leurs familles, et de nombreux organismes qui reçoivent chaque année les dons générés par la campagne menée par la Filiale 147.
Des défis de taille
Le vétéran Jean Bédard, membre actif de la Filiale 147 depuis 1996, en est aussi le président depuis février 2020. Au cours de son jeune mandat, et avec la pandémie qui sévit en même temps, M Bédard rencontre des défis nouveaux, connus par aucun autre président. « Une campagne nous rapporte normalement entre 15 000 et 20 000 $. Nous n’avons aucune idée du montant que ce sera cette année, mais nous l’estimons à environ 5000 $. On parle de 60 à 75 % de pertes. »
Lorsqu’on lui demande si la confiance des membres de la Filiale 147 est plutôt un moteur ou une pression sur ses épaules, vu les circonstances, celui-ci sourit et répond avec assurance que « le comité exécutif qui a été mis en place est une source de motivation et non de stress. Même si la campagne ne sera pas la même cette année, je suis entouré d’une équipe de bénévoles extraordinaires et nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour la mener à bien, tout en suivant les directives du
gouvernement ».
Un réseau d’entraide
Par le passé, la filiale envoyait ses bénévoles tenir un présentoir dans les supermarchés et les restaurants, mais ce ne sera pas possible cette année. « Les chaînes alimentaires Provigo et Maxi ont toutefois accepté de solliciter leurs clientèles respectives pour des dons électroniques qui seront remis à toutes les filiales de la légion à l’échelle nationale. Nous sommes convaincus qu’avec la générosité de la population, nous y arriverons. »
M Bédard explique que le soutien qu’apporte la légion s’illustre auprès de plusieurs secteurs et organismes et ne se limite pas qu’à un groupe de récipiendaires. « Il y a un total de 14 organismes que nous soutenons avec l’argent amassé lors de la campagne, dont les principaux sont l’Hôpital des vétérans de Sainte-Anne-de-Bellevue, le Centre d’action bénévole Les p’tits bonheurs (CAB), la Maison Victor-Gadbois de Beloeil et les hôpitaux de la Rive-Sud, pour ne nommer que ceux-là. » Tous les montants recueillis en échange des coquelicots serviront de dons, et non pas à gérer l’administration de la Filiale 147. « Il s’agit d’une loi écrite », précise-t-il.
Des demandes en suspens
Le milieu communautaire est en crise actuellement, et plusieurs regroupements d’organismes ont fait valoir un manque de ressources criant tout en revendiquant plus d’aide de la part des gouvernements. M Bédard explique que la filiale a fait une demande d’aide auprès du siège national de la légion et que les commandants des niveaux national et provincial de la légion ont fait des demandes aux deux gouvernements.
« Nous avons appris récemment qu’il y aurait une aide fédérale pour toutes les filiales à travers le Canada, qui devrait être annoncée d’ici la fin de l’année. En tant que propriétaire de notre local, Bell Canada a aussi présenté une demande pour bénéficier de l’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial (AUCLC), ce qui nous permettra d’avoir une réduction de
75 % sur le loyer à payer. » Le suivi des demandes demeure en cours, pour l’instant.
Vaincre la solitude
Pour briser l’isolement des membres qui en ont le plus besoin, la Filiale 147 fait preuve d’initiative. « Nous avons toujours gardé contact avec nos membres par courriel. Nous les informons de toutes les activités du comité exécutif sur notre site Internet. Nous avons aussi un comité ABC Entertainment, qui se promenait à vélo pour distribuer des chocolats à certains de nos membres. »
En terminant, le président lance un appel à tous ceux qui aimeraient contribuer à l’épanouissement de la Filiale 147 et s’impliquer au sein de la légion : « Notre porte est ouverte à toute la population qui voudrait devenir membre et participer à toutes les activités. Pour ceux qui cherchent à s’impliquer auprès de la communauté, la légion est un bon endroit pour faire du bénévolat en toute camaraderie. »
La célébration prévue pour la journée du Souvenir du 11 novembre est annulée, mais les coquelicots seront en vente au local de la Filiale 147, au 1622, rue Roberval, Saint-Bruno, les 30 et 31 octobre et 6 et 7 novembre, de 11 h à 16 h. Des bénévoles seront présents pour y accueillir les donateurs et s’assurer du respect des normes sanitaires.
Le siège national de la Légion a annoncé que même si les filiales à travers le pays restent fermées, certaines continuent d’assurer la livraison de provisions ainsi que d’autres services de soutien.