Nos piscines publiques (1) 

Le sujet de l’implantation d’une piscine municipale à Saint-Basile-le-Grand refait surface régulièrement, et ce n’est pas d’hier. Conscients des contraintes de coûts et d’emplacement liées à un tel projet, nous ne souhaitons pas rouvrir ce débat. Les Grandbasilois ont tout de même pu profiter de petites saucettes et de cours de natation bien avant aujourd’hui, grâce à quelques installations privées, offrant un accès public.

Nous couvrirons ce sujet en deux temps.

La plage « Leduc »

Le ruisseau Massé, caractérisé par ses nombreux méandres, est le plus important cours d’eau naturel traversant le territoire grandbasilois. Très utile pour le drainage des terres agricoles, il abrite une faune et une flore riches et variées. Dès 1782, la force de son courant actionne un moulin à farine, une installation indispensable à l’époque. On y ajoute un moulin à carder, puis, en 1853, un moulin à scie et même un moulin pour moudre les cotons de blé d’Inde.

Le ruisseau Massé est aussi un lieu de loisirs. On y pratique la pêche et la chasse au rat musqué. Au tournant des années 1950, Antoine Leduc et son beau-frère Roland Chagnon, résidents du village, construisent chacun un chalet en bordure du ruisseau Massé, près de la rue Principale. Leurs enfants peuvent ainsi profiter des joies de la pêche, ainsi que des jeux dans les champs et les boisés. Antoine et Roland érigent une petite digue dans le ruisseau, assurant un niveau d’eau adéquat pour la baignade. Ce lieu, surnommé « la plage Leduc », devient un point de rendez-vous pour les enfants du village. Certains témoignages mentionnent la présence de 200 enfants, un nombre sans doute exagéré, mais reflétant bien la popularité de l’endroit. Jean-Claude Préfontaine évoque ce souvenir :  « Le ruisseau hébergeait un grand nombre d’écrevisses qui nous pinçaient les orteils. »

Nous ignorons quand cette plage a cessé d’être utilisée pour la baignade, mais la création de lieux de baignade plus formels y a probablement contribué.

Une promesse en 1961

Au tournant des années 1960, des maisons émergent autour du village, de nouvelles rues sont tracées, et la petite municipalité agricole de Saint-Basile-le-Grand commence sa transformation comme banlieue. Les premiers quartiers nouveaux voient le jour de part et d’autre de la montée Robert. Voici ce que l’on peut lire dans l’édition du 6 juillet 1961 du journal L’Écho des monts, sous le titre « Métamorphose à Saint-Basile-le-Grand » :

« Et voilà que nous entendons déjà parler de notre piscine! Les jeunes aussi bien que les moins jeunes tressaillent déjà et n’osent pas y croire. C’est pourtant vrai! Très bientôt, une belle piscine sera érigée aux alentours du nouveau quartier résidentiel pour le plus grand bien de tous, les jours de canicule. »

Un an plus tard, le même journal indique que « la piscine finira par devenir légendaire ». Il est prévu que la piscine soit construite par le développeur du quartier qui, à son tour, pose comme conditions que celle-ci soit réservée aux propriétaires du lieu et que sa gestion et son entretien soient assurés par ces mêmes propriétaires. Malheureusement, le projet ne verra jamais le jour.

À venir le mois prochain

Le mois prochain, nous découvrirons trois « vraies » piscines dont les Grandbasilois ont pu bénéficier pendant les beaux mois d’été. Note : On en apprend davantage sur le ruisseau Massé dans Saint-Basile-le-Grand, ses racines agricoles. Quant à Roland Chagnon et Antoine Leduc, leur histoire sera abordée dans la publication à paraître, Saint-Basile-le-Grand, le grand village.

Pour contacter la Société d’histoire info@shsblg.org.