Ce qu’il peut coûter d’être absent des marchés boursiers

Il y a quelques mois, un investisseur possédant un important portefeuille et client en gestion privée chez nous a pris la décision de vendre la totalité de ses actions en novembre 2023. Il était persuadé qu’une forte correction boursière nous guettait.

Du 2 au 16 novembre 2023, il a vendu la totalité de ses titres boursiers.

J’estime que les gains réalisés lors de ces ventes ont coûté l’équivalent de 2 % de la valeur de son portefeuille en impôt.  

Mais ce qui fait plus mal est que cet investisseur se soit retrouvé en situation d’encaisse alors que les marchés ont amorcé une forte remontée dans les jours et les mois qui ont suivi sa décision de vendre. J’estime en effet que cet investisseur a perdu quelque 9,6 % de rendements entre le 16 novembre 2023 et le 30 juin 2024.

Vous me direz que le moment choisi pour vendre a été particulièrement mauvais. Cet investisseur aurait très bien pu avoir raison en vendant juste avant une forte correction des marchés; dans un tel cas, il se frotterait les mains de satisfaction aujourd’hui.

Je crois néanmoins que c’est généralement une mauvaise idée de vendre tous ses titres lorsqu’on croit que les marchés sont sur le point de culbuter. Pourquoi?

Premièrement, parce qu’il a été démontré historiquement que les marchés boursiers s’apprécient avec les années, même si des corrections et des marchés baissiers sont courants.

Deuxièmement, je crois que l’investisseur qui prendra la décision de vendre le fera probablement lorsque les conditions lui semblent négatives et que le sentiment général est pessimiste. Reportez-vous à l’automne 2023 et vous constaterez que c’était le cas. Les taux d’intérêt étaient à leur sommet des nombreuses dernières années, une guerre venait d’être déclarée entre Israël et le Hamas, et les manchettes des médias paraissaient particulièrement défaitistes. Or, c’est souvent lorsque le pessimisme est à son comble que les marchés boursiers sont moins chers.

La question que cet investisseur se posera est celle-ci : quand aurai-je la possibilité de revenir dans les marchés boursiers à bon prix? J’aurais bien du mal à répondre à cette question.

Celle que je lui poserais est celle-ci : lorsque les marchés corrigeront, aura-t-il le courage et la rapidité requise pour racheter? Je pose cette question en sachant très bien qu’une forte correction des marchés sera sûrement associée à de mauvaises nouvelles.

Pour moi, ce triste épisode confirme encore une fois qu’il est préférable d’investir en Bourse pour le long terme et d’y rester présent en tout temps.