Bon mois de la fierté

Le mois de juin est celui de la fierté pour la communauté LGBTQIA+.

Un texte de Rose Béliveau, coordonnatrice et intervenante
Maison des jeunes La Butte

C’est un moment de célébration, mais aussi l’occasion d’ouvrir la porte à des discussions sur la diversité de genre, sexuelle ou affective. Avec le temps, cette diversité est de plus en plus visible et normalisée dans notre quotidien. C’est un phénomène qui s’observe aussi à la Maison des jeunes La Butte, organisme accueillant des jeunes entre 11 et 17 ans.

L’adolescence est un moment de questionnements, de découverte de soi et de construction identitaire. C’est une période durant laquelle certains s’affirment et s’identifient parfois hors du cadre hétérosexuel ou cisgenre auquel on peut être habitué. Ce moment est souvent celui d’un coming out, alors que ces jeunes annoncent à leur proche qu’iels sont gai·e·s, transgenres, asexuel·le·s, bisexuel·le·s, non binaire…

Pour les parents et les proches, c’est un amalgame d’émotions qui peut surgir; des inquiétudes et des craintes pour l’entourage de voir son proche à risque de stigmas et de discrimination, un deuil de ce qu’un parent s’était projeté pour l’avenir de son enfant… Malheureusement, il arrive aussi que la nouvelle ne soit pas bien accueillie, que la personne soit ostracisée et/ou soit victime de violence en raison de son identité.

Ce moment est crucial pour la personne qui s’affirme. On y observe le plus haut taux de risque suicidaire chez les jeunes (Häusermann, 2014). Ce n’est pas l’identification à la communauté LGBTQIA+ qui génère une telle détresse, mais plutôt l’anticipation et la crainte face à la réaction des proches, la peur de vivre de la discrimination ou d’être victime de violence. Toutefois, un jeune accepté dans son coming out est considérablement moins à risque.

La société a cheminé, mais l’homophobie et la transphobie sont toujours présentes. Il est important, en tant que citoyens, que nous soyons à la hauteur pour soutenir ces jeunes (et moins jeunes) qui se découvrent et s’affirment. C’est bien plus qu’une question de découverte de soi, c’est aussi un enjeu de sécurité pour certains jeunes qui n’ont pas le soutien de leur entourage.

En tant que société, l’ouverture, l’écoute et le respect sont à la base de l’acceptation. Normaliser la diversité, c’est réduire la discrimination et donner un milieu de vie sain et sécuritaire à un grand nombre de personnes. Cette normalisation passe surtout par l’éducation, la sensibilisation et le dialogue. N’hésitez pas à poser vos questions et effectuer des recherches, plusieurs ressources sont à votre disposition.

Profitons de ce mois de juin pour laisser la parole à la communauté LGBTQIA+. Il y a une richesse dans la diversité qui vaut la peine d’être célébrée. Bon mois de la fierté!

Quelques références

Le JAG – organisme LGBT+ de la Montérégie (450 774-1349)
Interligne – ligne d’écoute LGBTQ+ (1-888 505-1010)
Ligne de prévention du suicide 1-866 appelle (277-3553)

Source : HÄUSERMANN Michael. « L’impact de l’hétérosexisme et de l’homophobie sur la santé et la qualité de vie des jeunes gays, lesbiennes et bisexuel-les en Suisse. » Le droit de l’enfant et de l’adolescent à son orientation sexuelle et à son identité de genre, mai 2014. Editeur : Institut universitaire Kurt Bösch.