Une façon de rendre à la société

Jean-Claude Boislard

Jean-Claude Boislard est un monsieur à la poigne solide et au regard d’un bleu particulier. À la suite d’une rencontre avec ce sympathique septuagénaire, l’on peut se dire qu’il est le grand-papa que tous voudraient avoir. Policier retraité depuis 2007, il a passé 27 ans comme enquêteur des crimes majeurs au sein de la Sûreté du Québec. En juillet prochain, il célébrera son 50e anniversaire de mariage; aujourd’hui, il est chauffeur bénévole pour le Centre de bénévolat de Saint-Basile-le-Grand.

Le Grandbasilois fait partie de la flotte d’une vingtaine de chauffeurs bénévoles que le Centre possède. Ces conducteurs distribuent les paniers de nourriture aux familles dans le besoin et transportent des bénéficiaires lorsqu’il s’agit de déplacements essentiels pour eux, d’ordre médical, ou dans le cadre des dîners communautaires au Centre, ou lorsqu’il y a impossibilité d’utiliser les transports en commun et qu’aucune personne de l’entourage ne peut transporter celui ou celle qui le requiert.

« J’étais chez moi à ne rien faire, assis devant l’ordinateur et le téléviseur. Je m’ennuyais. Je ne suis pas habile de mes mains. Si tu me demandes de planter un clou, je vais le placer dans le mur, mais probablement pas à l’endroit où tu le voulais! C’est ma voisine qui m’a parlé du Centre de bénévolat. Je savais que ça existait, mais j’ignorais ce que je pouvais apporter comme aide. Je suis donc allé voir quels étaient les besoins », explique celui qui réside à Saint-Basile depuis 15 ans.

Jean-Claude Boislard a rencontré la directrice de l’époque, madame Nicole Reinesch, qui l’a informé que l’organisme avait besoin de chauffeurs. C’est ainsi que son travail de bénévole s’est amorcé, à raison de deux à trois jours par semaine, et ce, depuis les six dernières années.

« Le bénévolat permet de me revaloriser et de me sentir valorisé. J’ai vécu confortablement, alors je remets à la société ce qu’elle m’a donné. C’est une façon de me sentir utile », de mentionner monsieur Boislard, qui a aussi été enquêteur chez Pratt & Whitney pendant 17 ans.   

Monsieur Boislard indique ne jamais avoir regretté son choix, lorsque pour cette première fois, il a franchi les portes du Centre de bénévolat. « Maintenant que je sais ce qu’est le bénévolat, ce que ça m’apporte, je crois que si je n’étais pas chauffeur ici, j’irais offrir mes services à la Maison Victor-Gadbois, pour venir en aide aux personnes qui en sont à leurs derniers milles. J’ai travaillé aux homicides et je n’ai pas peur des morts. Peut-être un jour, je ne dis pas que ça n’arrivera pas. »