Urgence d’agrandir l’Hôpital Pierre Boucher
Le projet devait se faire dans sa totalité, mais en raison d’un financement moindre, le gouvernement du Québec a décidé de segmenter le processus de l’agrandissement de l’Hôpital Pierre-Boucher. La fondation de l’hôpital se mobilise pour indiquer au gouvernement que ce serait une erreur.
Le 9 mai, la Fondation Hôpital Pierre-Boucher lançait une pétition à l’Assemblée nationale, exhortant le gouvernement du Québec à approuver la deuxième phase du projet d’agrandissement et de modernisation de l’Hôpital Pierre-Boucher.
Les besoins de l’hôpital ont été reconnus par le ministère de la Santé, cependant, le projet d’agrandissement a dû être programmé sur plusieurs phases dans le temps. Avant que les travaux ne débutent, la pandémie a éclaté et l’inflation s’est envolée. Si bien que pour respecter le budget initialement alloué, le projet mis en branle a été réduit.
Dans une étape 1, le budget était limité à 350 M$ et à 600 M$ pour une phase 2.
« La réalisation de l’intégralité de ce grand projet est devenue impérative pour assurer la sécurité des soins prodigués aux résidents de la Montérégie-Est et répondre à leurs besoins croissants. Cette pétition vise à envoyer un message fort au gouvernement quant à l’importance d’autoriser sans délai les travaux de ce projet. Elle est parrainée par le député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole du Parti québécois en matière de santé et services sociaux, Joël Arseneau », explique Fannie Allard, directrice générale de la Fondation Hôpital Pierre-Boucher.
À ce jour, ce sont plus de 1140 signatures qui ont été récoltées.
Par phase
Selon les pétitionnaires, l’Hôpital Pierre-Boucher est saturé et ne répond plus aux besoins grandissants de la population. Le taux d’occupation des lits d’hospitalisation dépasse régulièrement les 100 %, alors qu’il devrait être de 85 % en moyenne. De 2017 à 2022, le nombre de visites à l’urgence a crû de 36 %, et suivant cette tendance, la hausse atteindra 63 % en 2031.
En parallèle, la croissance de la population exerce une pression importante sur l’hôpital, qui accentue les enjeux de capacité. « Rappelons qu’il y a de gros projets qui arrivent sur notre territoire et qui attireront beaucoup de monde, comme Northvolt ou encore le nouvel aéroport, sans compter le vieillissement de la population », de craindre Mme Allard.
Pour l’instant, seule une partie du vaste projet élaboré par le CISSS de la Montérégie-Est a été autorisée par le gouvernement dans une phase 1A. Or, la réalisation complète du projet, qui prévoit notamment la construction d’une nouvelle urgence et l’agrandissement de l’hôpital, est indispensable pour améliorer la capacité, l’efficience, la fluidité et la qualité des services.
« Nous savons tous à quel point les délais sont longs lorsqu’on parle de grands projets de construction. Dans combien de temps pourrons-nous espérer voir notre hôpital répondre aux besoins des patients si nous devons encore attendre? », de s’inquiéter Mme Allard.
Devant cette situation hautement préoccupante qui suscite de vives inquiétudes, la Fondation Hôpital Pierre-Boucher, soutenue par le député Joël Arseneau, souhaite voir un projet global se réaliser dès à présent, pour répondre aux besoins déjà concrets aujourd’hui.
Lettre ouverte des élus
Le premier avis de pertinence sur l’agrandissement de l’Hôpital Pierre-Boucher a été diffusé en 2008 par le ministère de la Santé. « Nous voilà maintenant dans cette situation décevante où, 15 ans après le premier énoncé des besoins, le gouvernement s’apprête à enclencher des travaux nécessaires, mais qui ne seront malheureusement pas à la hauteur des besoins.
Le projet d’agrandissement reconnu par le MSSS en 2021 en fonction de l’évolution des besoins sur la période 2026-2031 prévoit plutôt 574 lits d’hospitalisation (+206), 16 salles d’opération (+6), 54 salles de clinique externe de médecine spécialisée (+24), 36 civières et fauteuils de médecine de jour (+20), 24 fauteuils de chimiothérapie (+10) et 20 fauteuils de dialyse (+20). Or, même si l’urgence d’agir est criante, ces éléments ne seront pas mis en chantier à cette étape-ci », peut-on lire dans la lettre ouverte des maires de Saint-Bruno-de-Montarville, Ludovic Grisé Farand, et Sainte-Julie, Mario Lemay.
Les deux municipalités sont desservies par l’hôpital, tout comme Longueuil, Boucherville, Saint-Amable, Varennes, Verchères, Calixa-Lavallée et Contrecœur.
Or, la phase 1 du projet ne prévoit que 6 lits, 12 civières et 24 salles supplémentaires.
Il est à signaler que pour certains services, l’hôpital doit desservir toute la Montérégie, comme en pédiatrie et en gériatrie, soit une population de 1,5 million de citoyens.
Les travaux initiaux de la première phase sont prévus en 2026.