Une réduction des méfaits observable

La pénombre arrive, les petits malfrats sortent en solo ou en groupe et vagabondent dans les rues ou les parcs à la recherche d’un moyen de laisser aller leur impulsivité et libérer un lot d’énergie négative accumulée. Malheureusement, ce soir, la cible, c’est votre demeure!

Le coup de la sonnette, piger dans un jardin, se servir sur une corde à linge, percer une piscine, lancer des œufs, égratigner une voiture… Voilà une liste sommaire d’idées qui peuvent aller du dérangement éphémère au désagrément total. Même si le vandalisme est un phénomène social qui sera toujours présent dans les mœurs des jeunes et des moins jeunes, il existe des moyens de réduire les risques de voir des méfaits se produire et les chances seront meilleures avec des stratégies de prévention plutôt que de répression.

En fait, les jeunes cherchent à combler leur vide occupationnel entre l’école et la maison. Leurs moyens pour y arriver sont souvent parsemés de choix qui mettront à l’épreuve leur capacité de jugement, leur maturité et leur sagesse. Ces choix seront aussi influencés par différents facteurs, notamment par la présence ou l’absence d’un groupe d’appartenance, la situation de la relation familiale, l’estime de soi et le besoin de reconnaissance, pour ne nommer que ces exemples. Les jeunes sont remplis de potentiel et ils et elles cherchent à le découvrir, à se découvrir. C’est là que nous, parents, adultes, citoyen-nes, élu-es, avons la responsabilité de mettre en place des moyens pour les aider à catalyser leur énergie pour que celle-ci soit diffusée au bon endroit, de la meilleure manière possible.

Si La Butte a été créée par la communauté au début des années 2000, c’était afin de répondre à certaines problématiques sociales, telles, dans ce cas-ci, la réduction des méfaits. Une maison de jeune agit comme un facteur de protection pour la société; c’est-à-dire que c’est un endroit sécuritaire, encadré et qui offre des opportunités d’occupation, tout en apportant du soutien social à ses utilisateurs durant leur cheminement vers l’âge adulte. Moins les jeunes seront isolés, plus ils seront ouverts-es à s’engager et à persévérer. 

Concernant notre territoire d’occupation, nous pouvons affirmer, à travers nos observations, nos rapports et nos statistiques d’intervention, que les méfaits sont actuellement rares au parc des Trinitaires. Quelques plants de tomates ou de tournesols arrachés ici et là, du matériel de la Boîte-O-Sports qui se retrouve éparpillé dans le parc, quelques bouteilles de vitre cassées, des petits graffitis sur les tables de pique-nique, mais rien de trop violent ou excessif comme vandalisme.

À l’effet de la consommation de substances néfastes pour la santé, nous observons, depuis plusieurs années, une très grande diminution du nombre de jeunes qui consomment des produits du tabac, de l’alcool ou des drogues. Nous sommes bien conscients que les habitudes de consommation ne seront pas éradiquées, mais nous sommes d’avis que si l’offre d’occupation est présente et variée, l’alternative proposée peut éviter l’adoption de comportements destructeurs.

Également et pour terminer, j’en profite pour souligner que le nouveau planchodrome du parc du Ruisseau est un exemple d’une excellente initiative de la part de la Ville de Saint-Basile-le-Grand. C’est un grand espace social qui est ouvert, maintenant sans clôtures. Ce très grand parc a toujours été un secteur où les vandales sont malheureusement plus actifs, mais en ajoutant des infrastructures de loisirs qui sont adaptées et de qualité, comme un beau skatepark, voilà une offre intéressante pour les jeunes. 

Il manquerait bien la présence d’un-e travailleur-euse de rue sur le territoire pour venir à la rencontre des jeunes et des moins jeunes dans les parcs et autres espaces publiques, mais ça, ce sera le sujet d’une autre chronique!