Une pétition en cours à Saint-Basile-le-Grand
La Ville de Saint-Basile-le-Grand a pris la décision de relocaliser une brigadière de l’intersection des rues Bella-Vista et François-Massé, au passage à piétons devant l’école de la Mosaïque. Cette décision ne fait pas l’unanimité
Karine Barbeau, mère de trois enfants, a commencé à faire circuler une pétition contre cette décision et a contacté le journal. « Je suis totalement stupéfaite de cette décision. La Ville veut laisser nos enfants traverser seuls à un endroit excessivement dangereux. Les automobilistes sont pressés de se rendre à leur destination. Ils ne font pas leur arrêt complet obligatoire », indique Karine au journal. Nous nous sommes rendus sur les lieux et avons été témoins de la problématique. La plupart des automobilistes ne font pas leur arrêt complet. Nous avons également vu deux automobilistes faire un arrêt incomplet et repartir sans laisser traverser un enfant qui était sur le bord du trottoir. Mme Barbeau fait circuler une pétition en ligne pour inciter la Ville à revenir sur sa décision. Pour l’instant, la pétition contient 72 signatures.
La Ville
La Ville a donné comme explication, dans un communiqué, que les travaux d’avancée des trottoirs rendent la rue moins large, donc plus sûre. De plus, elle avait fait une analyse de sécurité incluant le débit de la circulation aux heures de pointe et la vitesse des voitures sur la rue Bella-Vista. Karine Barbeau n’est pas convaincue que ce soit plus sécuritaire. Elle réclame le retour de la brigadière. « Les parents du secteur exigent le retour de notre brigadière qui connaît tous nos enfants par leur prénom.»
Le journal a communiqué avec la Ville et elle nous confirme que la pétition n’a pas besoin d’un nombre de signatures minimum. Par contre, elle doit être déposée en séance publique pour avoir une valeur officielle. Il faudra alors attendre au prochain conseil municipal, le 6 septembre. « En espérant qu’il n’y ait pas d’accident avant cette date », réplique Karine Barbeau. Selon elle, les parents ont été informés de cette décision à la dernière minute. « Ce qui nous fâche dans cette situation, c’est que nous, les résidants, n’avons jamais été informés de la situation. Nous l’avons appris seulement quelques jours avant la rentrée scolaire. »
Relocalisation
Mme Barbeau est déconcertée de la relocalisation de leur brigadière. Elle indique avoir appris «que la brigadière a été transférée en face de l’école la Mosaïque pour faire traverser les enfants qui arrivent en voiture avec leurs parents. Sérieusement, ces parents pressés pourraient prendre deux minutes et faire traverser leurs propres enfants! ».
La brigadière en question n’est pas choquée de cette décision de la Ville. « Je faisais traverser 30 enfants environ sur Bella-Vista. À l’école de la Mosaïque, j’en fais traverser au moins 200. Le besoin est beaucoup plus important ici. »
Elle est convaincue que les enfants traversant la rue Bella-Vista ne sont pas en danger avec les travaux qui ont été faits récemment.
Passage à piétons devant l’école de la Mosaïque. (Photo : Alexandra Vieille)
« Les parents du secteur exigent le retour de notre brigadière qui connaît tous nos enfants par leur prénom. » -Karine Barbeau
D’autres parents
Sur place, nous avons rencontré plusieurs parents qui faisaient traverser leurs enfants et c’est l’unanimité. Les parents ne sont pas satisfaits de cette décision. « C’est aberrant », dit un père de famille. Tous réclament le retour de leur brigadière préférée, qui était en poste à cet endroit depuis 18 ans. Mais certains seraient en accord avec davantage de signalisation, « s’il y avait plus de signalisation, on serait moins inquiet, et cela nous montrerait que la Ville fait quelque chose », nous dit une maman présente à l’intersection. Un autre parent nous indique qu’il ne laissera pas ses enfants traverser seuls, même s’il y a plus de signalisation. « C’est pas un panneau ou deux de plus qui va changer quelque chose, le danger est là quand même. »
Une trentaine d’enfants traversent cette rue en général, mais ce matin là, pas plus de 17 enfants ont traversé. « C’est certain que des parents ont décidé d’amener leurs enfants en voiture plutôt que de les laisser traverser seuls », avance Karine Barbeau.
La fille de Karine Barbeau, qui a 15 ans, apporte son aide. « Pour le moment, ma fille de 15 ans s’est portée volontaire, bénévolement, pour faire traverser la cohorte d’enfants le matin, entre 7 h 45 et 8 h 15. Cependant, comme elle va au Collège St-Hilaire, elle ne pourra assurer la traversée le midi ainsi que pour le retour en fin de journée », de conclure Mme Barbeau.