Une maison pas comme les autres

Avec le nouveau règlement de zonage adopté au dernier conseil municipal, il sera plus facile pour les familles de vivre avec leurs aînés en logements intergénérationnels.

« 700 pi², c’était trop petit. Nos aînés méritent mieux que de finir leurs jours dans des cubicules. » – Louise Dion

La superficie permise d’un logement supplémentaire pourra représenter jusqu’à 45 % de la superficie de plancher de la résidence principale. « 700 pi², c’était trop petit. Nos aînés méritent mieux que de finir leurs jours dans des cubicules. », observe la conseillère du district 1, Louise Dion.

Un projet de longue haleine

Le nouveau règlement permet à tout le monde, y compris aux propriétaires de résidences de moindre superficie, d’envisager un agrandissement pour pouvoir offrir un logement bigénérationnel. « On a vraiment levé la plus grosse contrainte à ce niveau. », relève la conseillère, qui menait ce dossier depuis son entrée en politique municipale en 2017.

« Ne faisant alors pas partie du parti majoritaire, je ne pouvais pas dicter l’agenda des priorités au sein du conseil. Les choses ont commencé à bouger à partir du moment où le parti du maire n’était plus majoritaire, notamment au niveau du service de l’urbanisme, aussi parce que le nouveau comité était plus ouvert à notre vision. »

Rappelons que Madame Dion a annoncé en août dernier qu’elle quittait le parti de l’Alliance municipale pour siéger comme conseillère indépendante du district no 1. Elle explique qu’elle est sensible à la cause des logements pour aînés et maisons bigénérationnelles depuis 2014.

« Ici comme dans le reste de la province, la population vieillit. On parle de 75 % des Montarvillois qui ont 75 ans et plus, ce qui équivaut à plus de 5000 personnes à loger. »

À Saint-Bruno, l’offre se limitait à un seul type de logements, soit les résidences pour aînés privées telles que Le Manoir Saint-Bruno et Cogir. Ce sont des résidences réservées à une clientèle qui en a les moyens.

Selon Madame Dion, ce qui a ralenti le processus a été le fait que l’agenda politique et les priorités liées à d’autres convictions passaient avant le reste. « L’important est qu’à la fin, nous (les conseillers) étions tous d’accord et avons adopté le projet à l’unanimité. Je remercie mes collègues d’y avoir adhéré. »

Jean-Robert Fournier, Président de l’Association des propriétaires de Saint-Bruno depuis de nombreuses années, réagit : « En 2015, après 2 présentations faites à la ville sans sentir d’ouverture de sa part, nous avions abandonné le projet. Nous sommes très contents qu’il se soit finalement concrétisé. »

Une demande accrue pour peu d’offres

Selon les données de la ville, 73 % du parc immobilier résidentiel est constitué de résidences unifamiliales isolées, dont 76 % possèdent plus de trois chambres à coucher, ce qui ne répond pas aux besoins d’une population vieillissante et aux récentes problématiques liées aux carences en santé publique. « Avec la COVID-19, l’urgence de bouger s’est fait encore plus sentir. », conclut Madame Dion.

Selon une rive-sudoise qui a vécu en maison bigénérationnelle pendant 9 ans, les maisons intergénérationnelles sont très faciles à vendre car il y a une forte demande pour ce type de logements et peu d’offres de qualité. « Nous avons vendu notre première maison bigénérationnelle en seulement 5 jours. »

Sur centris.ca, on constate que la plupart des maisons bigénérationnelles en marché misent sur le sous-sol comme deuxième logement. « C’est déprimant. Personne ne veut vivre là. », observe la dame. « Notre maison était une rareté sur le marché, face à la demande pour l’habitat intergénérationnel et la cohabitation solidaire. »

Des bons et des mauvais côtés

Pour l’ex résidente d’une maison bigénérationnel, c’est un mode de vie intéressant mais qu’on ne peut pas adopter sur un coup de tête. Des règles qui conviennent aux deux parties doivent être établies et révisées. Le respect de l’intimité, de l’espace et du mode de vie des autres est très important. Et gare aux dépenses non planifiées occasionnées par le fait d’avoir tout en double (appareils électroménagers, comptes de taxes, etc.) !