Une Grandbasiloise accouche dans un camion Ram
Le couple grandbasilois que forment Anne-Sophie Grégoire et Mathieu Paris imaginait des circonstances bien différentes pour la naissance de son fils. Le 2 octobre dernier, le petit Kylian a fait sa venue au monde dans le véhicule Ram de ses parents, en deux poussées de sa maman, à l’entrée de l’Hôpital Honoré-Mercier à Saint-Hyacinthe.
« À 22 h 15, Anne-Sophie a perdu les eaux et a commencé à sentir de fortes contractions. Son travail avait commencé », raconte le papa en tenant son fils dans ses bras. « Nous avons appelé l’hôpital pour savoir s’il fallait que nous y allions directement. On nous a dit que puisque c’était son premier enfant, elle pouvait prendre une douche et prendre cela ‘‘relax’’. » Finalement, ils ont plutôt décidé de se rendre tout de suite à l’hôpital, avec les valises et tout le nécessaire dans la camionnette. Ils ont même été arrêtés par un policier sur l’autoroute 20 pour excès de vitesse.
Un accouchement en deux poussées
Une fois à destination, Mathieu a voulu entrer dans l’hôpital pour y prendre une chaise roulante afin de monter avec Anne-Sophie au troisième étage, où se trouve l’unité des naissances. « J’ai forcé la porte coulissante pour pouvoir entrer plus vite. Le gardien m’a dit de faire attention à ne pas la briser, mais je lui ai dit que ma femme était en train d’accoucher. C’est là qu’il est allé lui-même chercher la chaise roulante. »
Anne-Sophie, qui était alors parvenue à sortir du véhicule, n’a toutefois pas pu s’asseoir dans le fauteuil roulant, sentant les poussées venir à forte intensité. Le gardien a alors appelé à l’unité des naissances. « C’est là que Dr Chartrand et toute son équipe sont descendus. C’est quand le docteur a constaté que la tête du bébé était déjà là qu’elle a dit ‘’O.K. on accouche dans l’auto!’’ »
Mathieu a baissé le siège de l’auto pour accommoder sa conjointe le plus possible. « On a mis le chauffage dans l’auto, de son côté, et ça n’a pris que deux poussées! J’ai à peine eu le temps de m’asseoir à la place du chauffeur que la tête du bébé était sortie en une poussée. À la deuxième, Kylian était là. » Anne-Sophie confirme : « Tout est allé très vite, surtout pour un premier accouchement. Nous nous sommes stationnés à 22 h 25 à l’hôpital, et à 22 h 38, j’avais déjà accouché. »
L’équipe médicale a immédiatement mis le nouveau-né sur sa maman, et le papa a coupé le cordon ombilical. La médecin a ensuite pris le bébé avec elle à l’hôpital pour ne pas qu’il soit exposé au froid davantage, et Anne-Sophie a finalement été amenée en salle d’accouchement. « Pour la médecin, c’était aussi une première fois parce qu’elle n’avait jamais aidé de patiente à accoucher en dehors d’une salle d’accouchement. Elle ne s’attendait pas à ce que je donne naissance si vite et dans l’auto! »
Une expérience positive
Le couple affirme que malgré les circonstances inhabituelles, tout s’est déroulé sans complications et vraiment dans de bonnes conditions. « Je n’avais pas mal, j’ai eu des contractions sur une période de dix minutes seulement lors du trajet. Elles étaient à intervalles de trois minutes. Mais j’avais quand même hâte d’arriver à l’hôpital. »
« Quand notre enfant est né, nous étions si contents bien qu’un peu
traumatisés », dit Mathieu en ricanant.
Sur la page d’Anne-Sophie, beaucoup de proches ont félicité le couple et commenté les photos de l’heureux événement. « Tu maintiens ta réputation de femme rough (et) tough (forte) », lui a exprimé un ami qu’elle connaît du secondaire.
La grossesse en temps de COVID
La grossesse d’Anne-Sophie s’était aussi relativement bien passée, « sauf pendant les deux dernières semaines où elle a dû être hospitalisée pour de fortes douleurs aux côtes et aux reins », précise son conjoint. Quand au fait de vivre une grossesse en pleine pandémie, le couple dit être resté serein. « Les rendez-vous de suivi étaient à Saint-Hyacinthe, donc en zone orange et non pas rouge. On n’était pas inquiets, d’autant plus que toutes les précautions nécessaires sont prises à l’hôpital. Il y a une entrée en zone chaude et une autre en zone froide. » Anne-Sophie admet tout de même qu’au début, elle était anxieuse à l’idée que son conjoint ne puisse peut-être pas assister à l’accouchement. « On n’était pas sûrs s’il allait être admis, ni même si j’allais avoir à accoucher avec un masque, car ce sont des choses que l’on entend. Je n’aurais pas accepté d’accoucher en portant un couvre-visage et, de toute façon, je ne crois pas que j’aurais pu. »
Tout est bien qui finit bien pour Kylian et ses parents, qui profiteront des prochaines semaines pour passer du temps de qualité en famille et se remettre de leurs émotions.