Médaille d’argent en taekwondo pour Medhi Rougui aux Jeux du Québec

Medhi Rougui revient des Jeux du Québec avec autour du cou une médaille d’argent en taekwondo. Victime d’intimidation plus jeune, il a pris sa revanche sur les tapis du dojang.

Il est passé de l’enfant que l’on intimide au jeune homme avec une médaille d’argent autour du cou aux Jeux du Québec en taekwondo. À 14 ans, du haut de ses 6 pieds, Medhi Rougui ne s’y attendait vraiment pas. Dans la catégorie 59 kilos, Medhi a disputé la grande finale en défendant crânement sa chance. Il a été le seul représentant de la délégation Rive-Sud à remporter les honneurs dans sa discipline.

» Mon objectif maintenant, c’est de pouvoir faire un jour les  Jeux olympiques. » – Medhi Rougui

« J’ai vécu une super belle expérience. J’ai pu développer mon autonomie au sein de la délégation et me faire des amis dans d’autres sports », explique le médaillé, qui avait laissé derrière lui sa mère et son maître pendant l’événement qui s’est déroulé à Rivière-du-Loup du 3 au 11 mars. La compétition de taekwondo a pris fin le 6 mars.

Huit combats

Il est venu à bout de sept combats, le huitième était de trop. « J’étais fatigué. J’avais mal partout. J’étais déjà heureux d’en être arrivée là et je n’y ai peut-être pas assez cru pour remporter la médaille d’or. Il me manquait peut-être un peu de temps de préparation avant de venir aux Jeux du Québec », dit-il avec un grand sourire et une grande satisfaction, conscient de l’exploit accompli.

Il faut dire que tous les éléments n’ont pas été favorables à Medhi. Seulement trois semaines avant de prendre la direction de Rivière-du-Loup, il apprenait qu’il intégrait l’équipe Rive-Sud. « Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour me préparer. Et puis, en raison du tirage au sort et des différents tableaux, j’ai dû faire huit combats en tout ». Sous un format de double élimination, les athlètes ont eu jusqu’à huit combats pour gagner la médaille d’or des Jeux du Québec! 

Depuis son retour à Saint-Bruno-de-Montarville, avec son nouveau statut sportif, Medhi n’hésite pas à rêver d’olympisme. « Cette médaille, cela m’a vraiment encore plus motivé à travailler encore plus. Mon objectif, c’est de pouvoir faire un jour les Jeux olympiques. »

100 % Saint-Bruno

Le journal a rencontré l’athlète dans le dojang Lalonde Taekwondo, à Saint-Bruno-de-Montarville. Une salle que loue Mathieu Lalonde, son maître, depuis sept ans au-dessus de la salle de curling de la ville. L’élève et son maître ont une grande relation de confiance l’un envers l’autre. M. Lalonde est originaire de Saint-Bruno-de-Montarville. Après avoir déménagé, il est revenu dans sa ville pour y fonder son école il y a sept ans. 

Medhi est aussi un résident de Saint-Bruno-de-Montarville. En troisième secondaire, à l’école secondaire du Mont-Bruno, il est facile pour lui de se retrouver sur les tapis de la salle d’entraînement à quelques pas de là.

» Avant la pandémie, nous avions des entraînements cinq fois par semaine. Nous revenons à la normale progressivement « , précise M. Lalonde.

Une histoire d’intimidation

Le taekwondo est arrivé un peu par hasard dans la vie de Medhi. « Après les cours, un jour, je suis allé au parc pendant l’hiver et deux ou trois personnes m’ont mis la tête dans la neige, m’étouffant. Le lendemain, je n’étais pas bien et j’ai eu une réaction sur ma peau au niveau des poumons. Je suis allé à la clinique et c’est là que j’ai rencontré Mathieu Lalonde. Comme ma mère le connaissait déjà, on lui a raconté mon histoire. Il m’a invité à venir faire du taekwondo et j’ai immédiatement adoré. Aujourd’hui, je le considère comme mon deuxième père. » Pour la mère de Medhi, Maryse Rodrigue, elle voit le taekwondo et celui qui dirige le dojang comme un « refuge » pour son fils. « Il n’hésite pas à se confier à Mathieu. Il y a beaucoup de confiance. C’était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Je suis très fière de lui. »

Pour le maître de l’endroit, qui a vu arriver Medhi à l’âge de sept ans, « le plus jeune à l’époque », il voit dans l’athlète « du courage, de la persévérance. Je suis très fier de Medhi. Avec les plus jeunes, c’est rendu un modèle au club. Ils veulent être Medhi. J’ai la chance d’avoir un très bon groupe », de conclure M. Lalonde.

Même si Taekwondo Lalonde récolte chaque année, grâce à ses athlètes, de nombreuses médailles, c’est la première fois au club qu’un athlète revient avec une médaille des Jeux du Québec.