Vers la protection du boisé des Tilleuls

Les élus de Saint-Bruno-de-Montarville ont approuvé une entente de transaction-quittance qui prévoit l’acquisition du boisé des Tilleuls, en bordure du boulevard Seigneurial Ouest.

« Bonne nouvelle! Après beaucoup de négociations, nous en sommes arrivés à une entente avec les propriétaires du boisé des Tilleuls afin d’en faire l’acquisition, de mettre fin à la poursuite contre la Ville et de protéger le boisé », mentionne, ravi, le maire, Ludovic Grisé-Farand.

Le boisé des Tilleuls est situé à l’une des entrées de la municipalité. Le terrain dont il est question est d’une superficie d’environ 11 152 m2 (120 000 pi2). « Plutôt que d’avoir des édifices à condos, on est en voie d’avoir une belle entrée de ville protégée à perpétuité sur Seigneurial Ouest », commente Ludovic Grisé-Farand.

« Le chiffre initial évoqué, dans le passé, était de 15 M$. Nous en sommes arrivés à 9,5 M$, au final, après les négociations. Nous pensons que c’est un bon compromis », exprime le premier magistrat. Dans la transaction, il est question d’un règlement d’emprunt. Le montage financier final dépendra aussi des subventions que la Municipalité pourrait obtenir de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et de Nature-Action Québec. Des rencontres auront lieu afin de connaître leurs intentions. « Ce que nous faisons avec le boisé Sabourin, nous le faisons avec le boisé des Tilleuls », illustre M. Grisé-Farand.

« Ça va mettre fin à une poursuite de 3 millions contre la Ville. Un de nos engagements était de [les] baisser. Nous en avions pour 65 millions. Nous avons réglé Sabourin, qui était de 20 millions. Là, nous réglons celle-là. »   -Ludovic Grisé-Farand

Grâce à des partenaires

En effet, l’acquisition des terrains du boisé Sabourin par Saint-Bruno est rendue possible grâce à l’aide financière de plusieurs partenaires, dont la CMM, le gouvernement du Québec de même que Nature-Action Québec.

Toutefois, des conditions sont à respecter, et le maire a tenu à le rappeler en assemblée, demandant la prudence puisque la poursuite est sur pause. « Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Nous ne voudrions pas qu’il se passe quelque chose et qu’un conseiller ou une conseillère soit la raison pour laquelle Saint-Bruno perd cette poursuite… »

Saint-Bruno souhaite faire l’acquisition du boisé des Tilleuls, conditionnellement à l’approbation d’un règlement d’emprunt par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. Cette transaction permettrait aussi de mettre fin à la poursuite contre le propriétaire du terrain, qui voulait y réaliser un projet de construction résidentielle de type multifamilial de plus de 100 appartements. Juste en face du boisé, de l’autre côté de Seigneurial, les travaux d’un projet immobilier sont amorcés. Le projet de développement prévoit notamment 182 logements locatifs. « Après la destruction du boisé adjacent aux rues Dunant/Benoît/Seigneurial, il y a deux ans, il était impératif de protéger ce dernier boisé de l’entrée Seigneurial Ouest qui contribue au cachet de Saint-Bruno », ajoute le maire.

Un autre boisé… derrière l’Académie des Sacrés-Coeurs

Par ailleurs, le conseil municipal de Saint-Bruno-de-Montarville a validé une entente, lors de l’assemblée de janvier, entre la Ville et la succession de feu Jean-Paul Lamarre. L’accord permet l’acquisition d’un boisé situé derrière l’Académie des Sacrés-Cœurs à des fins de conservation à perpétuité. « Une bonne nouvelle, ce soir. Encore une fois, un autre boisé qui est sauvegardé », exprime le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Ludovic Grisé-Farand.

Le boisé en question est adjacent au parc national du Mont-Saint-Bruno et à l’Académie des Sacrés-Cœurs, sur le rang des Vingt. On parle d’une superficie de plus de 26 000 m2 (280 000 pi2). « Donc, il n’y a aucun développement qui aura lieu à cet endroit. Nous avons une entente pour en faire l’acquisition », commente M. Grisé-Farand.

Demande de financement

En plus d’approuver l’entente de quittance, les élus ont procédé à une demande de financement auprès de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pour cette acquisition. L’entente prévoit entre autres que Saint-Bruno-de-Montarville fera l’acquisition du terrain en contrepartie d’un montant de 800 000 $. Le tout conditionnel à l’approbation d’une demande au Programme d’aide financière pour les projets contribuant à la mise en place de la Trame verte et bleue de la CMM, laquelle devra être au moins de 450 000 $. Le coût net pour la Ville serait donc évalué autour de 350 000 $.

La Municipalité veut acquérir le boisé à des fins de conservation des milieux sensibles et en vue d’une « appropriation collective pour la pratique d’activités récréatives extensives dans les secteurs exempts de contraintes écologiques ». En entrevue avec Les Versants, le maire évoque « un boisé d’une richesse écologique incroyable! ».

Cette entente était une priorité pour le conseil municipal puisqu’elle permet de mettre fin à un litige de 3 millions de dollars. Rappelons qu’en campagne électorale, le parti de Ludovic Grisé-Farand avait promis de réduire le nombre de poursuites contre la Municipalité. « Ça va mettre fin à une poursuite de 3 millions contre la Ville. Un de nos engagements était de [les] baisser. Nous en avions pour 65 millions. Nous avons réglé Sabourin, qui était de 20 millions. Là, nous réglons celle-là », explique le premier magistrat.

Pour ce dernier, cette entente « représente une précieuse économie de fonds publics en évitant de coûteux frais juridiques ». À cet aspect s’ajoute aussi la contribution à la lutte aux changements climatiques.

Le conseiller du district 2, Vincent Fortier, a aussi pris la parole au cours de l’assemblée. « Je suis très satisfait de cette entente-là discutée par la Ville, pilotée par le maire, négociée par la direction générale. C’est un bon deal! Pour la grandeur de ce terrain, c’est une excellente entente. Excellente entente! » insiste M. Fortier.

Celui-ci déplore cependant le désavantage des municipalités comme Saint-Bruno-de-Montarville, qui « travaillent à protéger les milieux naturels depuis des années et qui font face à une législation passéiste pas du tout en phase avec le droit environnemental d’aujourd’hui ».

Il poursuit. « On réussit à acquérir des terrains après, entre autres, une décision importante en cour contre les propriétaires dans le boisé Sabourin. En espérant que la même décision va sortir dans les prochains mois – l’audience est terminée – pour M. Massicotte et le projet La Futaie dans le boisé des Hirondelles. »

Quand on lui demande si la Ville a une intention avec ce terrain, Ludovic Grisé-Farand répond que ce n’est pas le cas à court terme. Puis, il rappelle qu’il s’agit d’un boisé collé sur le mont Saint-Bruno. « Il n’y a rien de prévu pour le moment. Par contre, le terrain de la Défense nationale est à proximité. À terme, peut-être… », ajoute-t-il.

En octobre dernier, lors d’une entrevue avec Les Versants, la ministre de la Famille et de la Montérégie, Suzanne Roy, déclarait que « le transfert du terrain de la Défense nationale à la Sépaq afin de le greffer au parc du Mont-Saint-Bruno » fait partie de ses priorités.