Québec va élargir l’autoroute 30

Le lendemain du dépôt du projet de loi 66 favorable au développement accéléré des projets d’infrastructure, le ministre des Transports, François Bonnardel et la ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel ont annoncé jeudi à Brossard le lancement d’un appel d’offres majeur visant l’élargissement de l’autoroute 30 sur la Rive-Sud de Montréal.

Les travaux pour l’élargissement du tronçon de 20 km entre l’autoroute 20 à Boucherville et l’autoroute 10 à Brossard, seront entamés dès 2022. « Si la loi est adoptée rapidement, on gagnera 3 ans », indique Madame LeBel.

Cette bonification de « l’autoroute de l’Acier » permettra d’alléger l’achalandage variant entre 47 000 et 81 000 véhicules par jour, par l’ajout d’une troisième voie qui sera dédiée au transport collectif, au covoiturage et aux véhicules verts. En plus de réduire les effets de serre, elle contribuera à améliorer la qualité de vie des Montérégiens et le rendement des entreprises, qui souffrent d’un embouteillage quotidien à toute heure de la journée. Le ministre mentionne que le projet impliquera la gestion dynamique des voies pour une meilleure fluidité.

« L’autoroute 30, c’est notre colonne vertébrale. »

« Ils ont compris l’urgence (…) L’autoroute 30, c’est notre colonne vertébrale. » – Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie

Lors du point de presse, la mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy, importante figure de la Coalition A-30 regroupant 64 municipalités, a tenu à remercier Sonia Lebel et le ministère des Transports : « C’est une excellente nouvelle (…), attendue (et) souhaitée (…) Ils ont compris l’urgence (…) ». Elle ajoute : « L’autoroute 30, c’est notre colonne vertébrale. »

Pour la mairesse, la concrétisation du projet est un gage d’écoute et d’intérêt pour les recommandations de la coalition, qui échange avec le ministère depuis plusieurs mois. «(Elle) permettra non seulement d’améliorer la mobilité et de décongestionner l’autoroute 30, qui est un axe majeur en Montérégie, mais sera aussi bénéfique pour la relance économique, l’environnement et la productivité de la région. »

Le ministère, qui anticipe que « le Réseau express métropolitain (REM) et le développement des zones industrialoportuaires ajouteront une pression sur le réseau routier de la Montérégie », estime que l’appel d’offre répond également à ce futur problème. Monsieur Bonnardel se montre motivé par l’idée d’ « amener un changement de comportement des automobilistes », et espère les attirer vers le transport en commun.

Questionnés par notre journal à savoir si un plan concret était en branle pour uniformiser le réseau, réduire les tarifs de transport et ajouter des lignes d’autobus sur la Rive-Sud pour pallier le problème de plusieurs citoyens des municipalités qui paient plus cher que la métropole, le ministre ainsi que la mairesse de Sainte-Julie se sont tous deux prononcés pour garantir qu’ils participent aux discussions avec l’ARTM en ce sens, et qu’il maintiennent le désir de « simplifier le réseau ». Toutefois, ils expliquent que ce qui ralentit le processus est un manque de « volonté » de la part de certaines parties impliquées dans les décisions. La mairesse apporte que de mettre en place « les bonnes infrastructures » est une incitation à l’amélioration du service de transport, qui favorisera certainement la proposition de nouvelles lignes pour mieux desservir les usagers de la région.