Prendre le pouls : marché immobilier et taux d’intérêt

Depuis la hausse des taux d’intérêt, ce n’est pas un secret, les difficultés financières des propriétaires d’hypothèques, notamment, se sont multipliées.

En janvier 2024, le nombre d’actes de difficultés financières, en Montérégie, a bondi de 63,4 %, passant de 93 en 2023 à 152 en 2024. Situation qui ne semble pas se refléter dans le marché immobilier de Saint-Bruno et des environs.

« À Saint-Bruno, la clientèle est différente, les gens ont une organisation différente. En général, ils ont moins de difficulté qu’ailleurs. Je sais que dans d’autres villes, certains propriétaires précipitent la vente de leur propriété en raison de difficultés financières. C’est assurément plus difficile pour les propriétaires qui ont un taux d’intérêt variable. Mais les reprises de finance sont assez rares. Les banques vont tout faire pour éviter une reprise », explique Suzanne Grisé, courtier immobilier pour Royal Lepage Privilège.

Les taux d’intérêt ont augmenté afin de freiner l’inflation, mais aussi la surenchère. Un phénomène toujours présent, mais en diminution. « Une propriété qui est à vendre à une valeur réaliste peut recevoir plusieurs offres, mais ce ne sera jamais comme c’était avant, quand il y avait une dizaine d’offres et une surenchère dépensant 50 000 $ », indique Mme Grisé.

François Bienvenu, agent immobilier pour RE/MAX ACTIF, abonde dans le même sens concernant les reprises de finance. « Ce n’est pas le cas ici. Il n’y a pas de marché de reprises à Saint-Bruno. Les ménages sont plus vieux, ils ont davantage d’économies, le solde hypothécaire est moins important. »

Croissance

D’après M. Bienvenu, le marché immobilier n’est pas sur le point de s’essouffler. « Les transactions sont en hausse depuis le début de l’année. On s’enligne vers une croissance immobilière importante. D’après les économistes, il y aura un relâchement des taux d’intérêt d’ici l’été ou l’automne, ce qui stimulera le marché. Les prix vont augmenter également. »

Il ajoute « C’est un marché favorable aux vendeurs et ce le sera tant que l’on n’aura pas un cycle de construction à la hausse. Il y a une crise du logement et en plus, une crise de la main-d’œuvre. Les immigrants qui viendront s’établir ici pour travailler devront se loger également. »

Institution financière

Même son de cloche à la Caisse Desjardins de Saint-Bruno. « Bien que l’inflation, les prix élevés des maisons et les taux d’intérêt élevés soient encore très vifs au Québec, Desjardins n’a pas constaté d’augmentation des reprises de finance. Cette situation peut être attribuée au taux de chômage encore relativement bas dans la province » explique Élaine Pelletier, adjointe à la direction générale de la Caisse Desjardins du Mont-Saint-Bruno.