L’escrime, un sport qui fait voyager
Marie-Frédérique Millette et Anne-Sophie Joyal s’illustrent dans les compétitions d’escrime à l’international. Elles se sont toutes deux initiées à ce sport au Centre d’Escrime Excellence (CEE) de Saint-Bruno, il y a environ huit ans.
C’est au CEE que les deux athlètes s’entraînent lorsqu’elles sont à la maison. Parallèlement, elles poursuivent des études au collège Jean-de-Brébeuf, où elles peuvent bénéficier du programme Alliance Sport-Études pour accommoder leur horaire en fonction des évènements sportifs auxquels elles participent.
Avec toutes ces compétitions à l’international, « sa mère s’amuse à dire qu’elle a un horaire de présidente! », soulève en rigolant le père de Marie-Frédérique. La jeune Montarvilloise de 19 ans est actuellement en plein processus de qualifications olympiques.
Récentes compétitions
Les 17 et 18 février derniers, à Beauvais, en France, Anne-Sophie s’est démarquée en se classant 35e pour une compétition junior.
« Le junior, c’est 20 ans et moins, alors que le sénior, c’est tous les âges confondus », mentionne Marie-Frédérique, qui relève la particularité de pouvoir faire des compétitions d’ordre sénior même en étant d’âge junior. « Ça donne beaucoup d’expérience », remarque Anne-Sophie, 18 ans. « Ça te permet de progresser plus vite », ajoute Marie-Frédérique.
D’ailleurs, au début du mois de février, c’est à la Coupe du monde d’épée sénior de Barcelone, en Espagne, que les filles se sont illustrées en récoltant la 273e place, pour Anne-Sophie, et la 185e place, pour Marie-Frédérique, sur 310 athlètes. En mai, ce sera à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, que les deux épéistes compétitionneront dans le cadre d’une tranche de la Coupe du monde d’épée sénior.
Les filles se considèrent chanceuses de pouvoir voyager grâce à leur sport. « Avec les compétitions, on rencontre des locaux. On en apprend plus sur la culture locale, comme ça, et on a de bonnes recommandations de choses à visiter », raconte Marie-Frédérique. « C’est intéressant de voir [la culture] entourant notre sport aussi », apporte Anne-Sophie.
Les armes
Il existe trois types d’armes différenciant les disciplines en escrime : l’épée, le fleuret et le sabre. Les escrimeuses précisent les spécificités dans la façon de mener les duels de chacune de ces catégories.
Le fleuret, l’arme la plus légère, nécessite le plus de précision puisque seule une touche au tronc est valable pour faire un point. Le sabre est la seule arme permettant l’usage de sa tranche pour compter un point sur le haut du corps de son adversaire uniquement.
Anne-Sophie et Marie-Frédérique sont épéistes. En épée, les athlètes peuvent faire un point en touchant leur adversaire avec la pointe de leur arme à n’importe quel endroit sur leur corps. C’est aussi l’arme la plus lourde. Cette discipline moins conventionnée laisse beaucoup de place aux stratégies, témoignent les deux athlètes.
Qualifications olympiques
Ce sont 212 athlètes de partout à travers le monde qu’accueillera la compétition d’escrime des Jeux olympiques de Paris 2024. En tout, 106 femmes et 106 hommes.
Les équipes pays sont composées de 4 escrimeurs : 3 qui compétitionnent en équipe et un en individuel.Les participants aux Jeux olympiques s’établissent selon le cumul des points compris entre le 3 avril 2023 et le 1er avril 2024 lors des événements suivants : les tranches de la Coupe du monde, les Championnats du monde, les Championnats continentaux, les Grands Prix et les Compétitions satellites.
La prochaine compétition de Marie-Frédérique dans le cadre des qualifications olympiques sera disputée au Grand Prix de Budapest, en Hongrie, du 8 au 10 mars. Ce sera la dernière occasion pour l’équipe canadienne d’épée féminine d’obtenir son billet en vue des Jeux olympiques de Paris cet été.
« Moi, c’est plus pour m’apprivoiser au déroulement; je le fais pour savoir comment ça se passe », explique l’escrimeuse de Saint-Bruno, qui envisage plus sérieusement de participer aux Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles. « Ce n’est pas terminé, mais on n’est pas nécessairement dans une bonne position pour se qualifier. On fait face aux Américaines pour avoir la place. »
Les 4 meilleures équipes au classement se qualifieront automatiquement. À l’heure actuelle, il s’agit de la Corée, de la France, de l’Italie et de la Pologne pour le classement d’épée féminine. Ensuite, la meilleure équipe comprise entre la 5e et la 16e place pour chacune des 4 zones, soit l’Afrique, les Amériques, l’Asie/Océanie et l’Europe, sera qualifiée.
Pour le moment, l’équipe des États-Unis est 5e au classement avec 258 points, alors que le Canada se trouve au 12e rang avec 177 points. Aucune autre équipe des Amériques ne se trouve en haut de la 16e place actuellement.
Un sport d’endurance
« La distance entre notre adversaire et nous, c’est crucial », dévoile Marie-Frédérique. En s’adonnant à une démonstration, les athlètes exposent l’endurance que ce sport implique. En gardant son bras bien brandi devant l’adversaire et en se déplaçant continuellement d’avant en arrière, l’escrime est une discipline nécessitant une combinaison d’un bon cardio et d’une puissance physique et mentale assez importante.
« Il faut rester forte devant l’adversaire, se montrer confiante », concluent les escrimeuses.