Les avantages et les défis d’un complexe sportif à Saint-Bruno-de-Montarville

Saint-Bruno va se doter d’un complexe sportif; au mieux en 2026, sinon en 2028, selon le site choisi. Quels sont les avantages et les défis d’un tel projet?

Le conseil municipal a choisi deux emplacements. Le parc Marie-Victorin ou encore le terrain arrière de l’école secondaire du Mont-Bruno. La population doit faire son choix cette semaine.

Tout d’abord, peu importe l’endroit vers lequel la population montarvilloise se tournera, la présence d’un complexe sportif dans la communauté est un plus.

Un complexe multisport, c’est un environnement qui permet de favoriser et de faire la promotion de saines habitudes de vie. Une communauté en bonne santé physique entraîne une communauté en santé sociale et financière.

Aussi, peu importe le site privilégié, un complexe sportif profite à toute la population. Aux familles, aux retraités, aux ados, aux athlètes, aux aînés, aux jeunes enfants… À condition de proposer une offre diversifiée parmi les installations.

S’offrir un centre sportif, c’est aussi mettre à jour des installations qui se font de plus en plus désuètes ou qui n’existent pas encore. Pour les citoyens. Pour les clubs et les associations. Pour organiser des compétitions d’envergure et accueillir des athlètes de la région, voire de la province. Vu sous cet angle, et peu importe l’endroit, Saint-Bruno ne peut que sortir gagnante avec ces nouvelles infrastructures.

L’école secondaire…

Bâtir le complexe sportif près de l’école secondaire du Mont-Bruno comporte ses avantages. Ce n’est pas le parc Rabastalière, l’endroit ciblé par l’administration précédente, mais c’est un site qui demeure près du centre-ville. En ce sens, le site scolaire est un lieu favorable à la mobilité active. Les commerces pourraient profiter de l’achalandage du centre sportif. Aussi, il y a davantage de quartiers résidentiels autour de l’école. Donc, une plus grande population pourrait se sentir concernée par la venue de cette nouvelle option sportive.

Été 2028
C’est la date de livraison du complexe sportif à l’école secondaire du Mont-Bruno.

La possibilité de bonifier l’offre de plateaux sportifs déjà existants de l’établissement scolaire est aussi un aspect attrayant. Au même endroit seraient réunis des gymnases, une piste d’athlétisme, un aréna, des bassins aquatiques… Les athlètes du Blizzard du Mont-Bruno, le club sportif de l’école secondaire, en seraient probablement ravis, tout comme les associations sportives qui fréquentent déjà l’édifice jaune. Le basketball de Saint-Bruno, le Club Samak, le Club Aqua-Rythme…

… ou le parc Marie-Victorin

Il y a aussi des avantages à bâtir le complexe sportif au parc Marie-Victorin. À 55 M$, c’est sur ce site que le coût est le moins élevé. C’est aussi au parc Marie-Victorin que la première pelletée de terre aura lieu plus rapidement. Comme le mentionnait un citoyen de 86 ans rencontré à la séance d’information au centre communautaire : « Si j’ai à choisir, je vais vers celui qui est moins cher et qui sera construit le plus rapidement. À mon âge, si le projet tarde trop… »

Le parc Marie-Victorin est éloigné du cœur villageois et de la plupart des quartiers résidentiels. Installer un complexe sportif aussi loin, c’est amoindrir une circulation dense au centre-ville et dans les rues résidentielles. C’est aussi éviter les nuisances de la construction pour les résidants. Certains verront du positif à ces deux aspects. Enfin, le parc Marie-Victorin regorge déjà de plusieurs terrains de soccer (de grands tournois y sont disputés par l’AS Montis), d’une piste de BMX (le Club de BMX Rive-Sud y accueille des événements provinciaux), des terrains de volleyball de plage, un parc pour enfants et le chalet Marie-Victorin. Implanter le complexe multisport à cet endroit accentuerait le pôle sportif.

Des obstacles à prévoir

Le premier défi, c’est d’essayer de plaire à tout le monde. Aux citoyens, mais aussi aux associations sportives locales. Nonobstant l’emplacement désiré, dans ce dossier, la Ville échouera. Ce sera impossible de faire plaisir à tous. À moins de faire grimper la facture.

Le Club de football de Saint-Bruno s’entraîne et joue au parc Rabastalière. L’organisation ne voit pas beaucoup d’avantages à avoir un complexe sportif à l’un ou l’autre des endroits en lice. D’autant plus qu’il y a quelques années, la Ville a fait miroiter l’idée d’un projet de pôle sportif au parc Rabastalière… « Nos locaux principaux, avec nos équipements et notre matériel, doivent être à proximité du [parc Rabastalière]. Le nouvel emplacement nous éloignerait du terrain. La quantité d’espace nécessaire pour l’équipement, le matériel, les vestiaires des joueurs… nous ne comptons pas utiliser le complexe de façon permanente », plaide la présidente des Barons, Annie Guillemette.

Même chose pour le Club de curling Mont-Bruno. En 2018, lorsque le parc Rabastalière était mentionné comme pôle sportif, le plan prévoyait de déménager le curling ou de l’annexer au complexe. Un projet qui réjouissait les membres du conseil d’administration, qui voyaient là l’occasion de ne pas effectuer les travaux de mise à niveau des installations au fréon.

Par ailleurs, peu importe le site choisi, les plateaux sportifs proposés seront un défi en soi. Le gymnase double sera-t-il suffisant pour répondre aux besoins? Des terrains de tennis ou, pourquoi pas, de squash, auraient-ils pu se frayer un chemin vers la table à dessins? Est-ce qu’un espace pour les enfants a été songé? Tant de possibilités…

L’école secondaire…

Il y a des défis à ajouter un complexe sportif derrière l’école secondaire du Mont-Bruno. Le coût estimé s’avère le plus élevé, à 59 M$. C’est aussi avec cette option que le délai de réalisation est plus long. Si ce site est privilégié, la Ville prévoit ouvrir les portes en 2028. Construire le complexe sportif sur le terrain derrière l’école secondaire nécessiterait un déboisement. Les travaux se dérouleraient aussi près d’un milieu naturel protégé. Enfin, il n’y aurait pas de projet d’agrandissement du complexe dans l’avenir si celui-ci est implanté à proximité de l’école.

… ou le parc Marie-Victorin

Choisir le parc Marie-Victorin comporte aussi des complications. C’est surtout un emplacement qui ne favorise pas la mobilité active. Il suffit d’assister à un tournoi de l’AS Montis ou à un événement d’envergure du Club de BMX Rive-Sud pour constater le nombre de voitures déplacées. D’autant plus que le parc Marie-Victorin est situé à côté du parc industriel. En plus des véhicules, notons aussi la présence de camions lourds. C’est aussi un lieu qui est éloigné des commerces du centre-ville de Saint-Bruno. Ce n’est pas favorable pour eux. Enfin, la complémentarité avec d’autres programmes sportifs ou associations locales s’avère plus complexe.

Le conseil municipal a choisi deux sites. Le parc Marie-Victorin et le terrain arrière de l’école secondaire du Mont-Bruno. La population doit choisir l’un ou l’autre d’ici le 11 juin à 17 h.

QUESTION AUX LECTEURS :

Selon vous, quel est le plus grand avantage pour chacun des sites?