L’effet du REM sur le tourisme sur la rive-sud
Dès le 31 juillet, le Réseau express métropolitain (REM), qui lie la Rive-Sud à Montréal, sera en marche pour les usagers. Cette nouvelle offre de transport en commun attirera-t-elle davantage de touristes dans la région?
Le REM offrira un réseau de transport en commun qui facilitera les déplacements de Montréal vers la Rive-Sud et vice-versa. « Il y a une demande pour la mobilité durable et pour un tourisme qui ne se fait pas qu’en voiture », affirme Frédéric Pichette, gestionnaire média et marché d’agrément chez Tourisme Montérégie.
Des routes réfléchies
Mario Leblanc, directeur général de Tourisme Montérégie, envisage de façon très positive l’arrivée du REM pour le tourisme dans la région. « Quand on facilite la mobilité entre la grande ville et notre territoire, ça offre un meilleur accès à nos attraits touristiques. » Pour Frédéric Pichette, les effets se feront sentir graduellement. Il souligne que les retards dans l’échéancier de la construction du REM ont freiné le sentiment d’urgence chez l’industrie touristique. « Une fois que le réseau sera complété, je crois que ça va mieux se structurer. »
La Ville de Saint-Bruno-de-Montarville « voit la mise en service du REM avec beaucoup d’optimisme ».
Tourisme d’agrément
Mario Leblanc souligne que ce nouveau réseau permettra de faciliter l’accès sur la Rive-Sud pour la clientèle touristique en provenance de l’étranger. Il mentionne notamment la station Ski Saint-Bruno, qui représente une belle destination facile à skier pour ceux qui désirent s’initier à ce sport.
Le directeur général de Tourisme Montérégie affirme que l’arrivée du REM représente également de belles opportunités pour le tourisme régional. M. Leblanc souligne que le REM pourrait inciter certaines personnes à passer une nuit en Montérégie. Il affirme que c’est également une belle occasion de découvrir l’offre culturelle présente en région.
M. Leblanc soutient que le REM représentera « une expérience en soi ». Il croit que le métro léger automatisé attisera la curiosité de plusieurs. Danielle Pilette, professeure associée de gestion municipale au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal, souligne que plusieurs familles pourraient être intéressées à faire l’expérience du REM avec leurs enfants et en profiter pour effectuer une activité sur la Rive-Sud. La professeure note qu’autrement, il est plus difficile de convaincre les familles de prendre le transport en commun lors d’activités de tourisme d’agrément. La voiture apporte une facilité aux parents, particulièrement pour les familles avec de jeunes enfants.
Tout inclus
Danielle Pilette n’est pas aussi optimiste quant aux retombées du REM sur le tourisme d’agrément. Pour que le REM devienne un atout, la professeure croit que les attraits et les évènements doivent miser sur des circuits et des forfaits. Danielle Pilette affirme que pour les municipalités qui nécessitent une correspondance à partir du REM, « il faudra travailler plus fort ».
Afin d’être compétitif devant l’offre culturelle offerte dans la métropole et devant le contexte financier actuel, « il faut faciliter la vie et l’organisation des touristes urbains en provenance de la région montréalaise ». Elle donne l’exemple d’un forfait qui comprendrait un billet pour un spectacle culturel ou sportif et qui inclurait le prix du billet du transport avec le REM ainsi qu’un repas dans un restaurant local.
La professeure propose l’option des navettes directement à partir du REM. Des navettes spéciales, dépêchées par le Réseau de transport de Longueuil (RTL), sont déjà en place pour faciliter l’accès en transport en commun à des endroits touristiques de Saint-Bruno. Le Randobus, notamment, mis en service par le RTL avec la collaboration de Tourisme Montérégie, permet aux citoyens de se rendre au parc national du Mont-Saint-Bruno durant la saison estivale.
M. Leblanc mentionne que Tourisme Montérégie « regarderait positivement » l’idée de nouvelles collaborations.