Le Front commun en grève du 8 au 14 décembre

Les 420 000 travailleurs du Front commun ont annoncé la semaine dernière une nouvelle séquence de sept jours de grève, du 8 au 14 décembre. Des parents commentent.  

« J’appuie les profs dans leurs démarches et on s’arrange avec le télétravail », mentionne de façon anonyme une maman.

« Je les appuie à 100 %. » – Steven Provencher

Dans l’opinion publique, les enseignants ont encore l’appui de la population. « Je connais des profs et ils sont épuisés. C’est une profession très importante, ce sont ceux qui forment la future génération. C’est pourquoi je les soutiens à 100 % », ajoute-t-elle. 

Même son de cloche de la part d’une ancienne enseignante. « Je les appuie, parce que j’en suis une qui a décroché du métier. Le milieu est rendu invivable, lourd, et il faudrait prendre exemple sur d’autres pays où la réussite scolaire est une priorité et où les enseignants sont heureux de pratiquer leur métier », confie-t-elle sous le couvert de l’anonymat. 

La situation ne touche pas que les parents, nous confie Steven Provencher, un chauffeur d’autobus scolaire. Pendant la grève, les conducteurs ne sont pas payés et n’ont pas droit au chômage. « Je comprends leur cause et suis solidaire. Je les appuie à 100 %, [bien que j’aie] besoin de mon salaire. Si aucun règlement ou compromis n’est fait, je n’aurai pas le choix de me trouver un autre emploi, comme plusieurs collègues du transport scolaire », explique M. Provencher. 

Ce dernier se souvient de l’époque où il était écolier. Les classes étaient remplies d’une quinzaine d’enfants. Tous les services étaient accessibles. « Aujourd’hui, c’est autour de 30 élèves, en plus d’avoir plus de responsabilités. Ils doivent être psychologues, travailleurs spécialisés, orthophonistes, infirmiers… Le nombre d’élèves augmente et les ressources diminuent », déplore le chauffeur d’autobus. 

Enfin, il ajoute : « Ça me cause des embûches dans mon emploi; je ne suis pas le seul, tous les conducteurs scolaires sont touchés. Mais pour obtenir ce que l’on veut, la solution est la grève du Front commun, qui touche différents emplois. »

La demande de François Legault

Vendredi dernier, le premier ministre, François Legault, demandait aux syndicats d’enseignants de cesser la grève pour le « bien de nos enfants ». Une déclaration qui a soulevé l’ire d’une enseignante de Saint-Basile-le-Grand. « Ce qui est mauvais pour les enfants, c’est de négliger, sur tous les aspects, les écoles et le personnel depuis 25 ans! Quelques jours de grève sont négligeables en comparaison », répond la déléguée syndicale de l’école de la Mosaïque, Marie-Ève Cardin. « En sommes-nous vraiment rendus là?, ajoute Marie-Claude Lajeunesse, professeure de 6e année. Ce sont les enseignants qui devraient implorer M. Legault d’enfin nous faire des offres qui ont de l’allure! »

Le Front commun est composé de membres de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS.