Le Défi têtes échevelées

Cette année, l’organisme Les Amis-Soleils de St-Bruno n’a pas pu organiser son traditionnel souper spaghetti afin d’amasser des dons pour financer différentes activités. Même si l’événement a dû être annulé en raison de la pandémie, un couple d’alliés de la fondation n’a pas tari d’idée pour continuer de soutenir les participants des Amis-Soleils et leurs familles. Lorsqu’ils ont lancé l’invitation à participer au « Défi têtes échevelées » en juillet, Pascale Carrière et Alain Bélanger ne savaient pas qu’ils récolteraient plus de 10000 $, rien qu’en n’allant plus chez le coiffeur !

La fondation œuvre au profit des enfants et adultes de 5 à 25 ans ayant une déficience intellectuelle et/ou d’autres troubles de développement. Si Alain et Pascale s’impliquent autant auprès des Amis-Soleils, c’est que la cousine de Pascale, Marie-Kim, est l’une de ces jeunes aux besoins spéciaux à qui les activités des Amis-Soleils font beaucoup de bien. « Cela fait des années que Marie-Kim participe aux activités des Amis-Soleils. Nous sommes très proches toutes les deux et nous échangeons régulièrement. »

La maman de Marie-Kim, Manon Tardif, qui a déjà siégé au Conseil d’Administration tout comme son mari dont c’est encore le cas, nous apprend que sa fille vient d’avoir 25 ans, ce qui veut dire que c’est sa dernière année en tant que participante aux activités du groupe régulier. Toutefois, l’organisme est en train d’envisager la création d’une division pour les plus vieux. Manon rappelle qu’en attendant, la fondation organise des activités pour les moins jeunes au sein du groupe « Curieux » afin qu’ils puissent aussi s’amuser et faire des sorties au Centre des sciences de Montréal, par exemple.

L’idée à l’origine du défi

« Avec l’annulation du souper spaghetti, il y avait un manque à combler. Avec la pandémie, tous les salons de coiffure étaient fermés et je dois admettre que je faisais partie des gens inquiets de montrer leur repousse. Puis, je me suis dit, il y a plus grave que la repousse de nos cheveux », raconte Pascale en faisant référence aux ressources que les personnes handicapées et les services de soutien n’ont pas eues cette année. « J’ai donc pensé à faire d’une pierre deux coups en proposant le contraire du défi têtes rasées, et de là est né celui des têtes échevelées ! » Lorsqu’elle a été mise au courant de l’initiative, la fondation a été très touchée et a partagé tout le matériel graphique et vidéo nécessaire à Alain et Pascale pour les aider à mener à bien leur levée de fonds. « Ils y ont montré énormément d’ouverture et nous ont immédiatement fourni leurs logos pour que nous puissions créer le contenu promotionnel. »

« Pascale se fait aller la repousse, et moi la touffe ! » – Alain Bélanger

Une solution à deux problèmes

Ainsi, Alain et Pascale résistent à la tentation d’aller chez le coiffeur depuis juillet dernier. « Pascale se fait aller la repousse, et moi la touffe ! », formule si bien Alain. Pour participer au défi, le couple précise que les gens n’ont pas à relever le défi eux-mêmes, mais qu’ils n’ont qu’à s’engager à faire un don mensuel au montant de leur choix (5$-10$-15$, etc.). Ce n’est qu’une fois que 5 mois auront été écoulés que les donateurs devront verser le total de leur don, soit à la fin du mois de novembre. « Jusqu’à présent, les gens s’engagent vraiment à faire des dons et nous leur faisons confiance. Nous n’avions pas du tout d’attentes lorsque nous avons lancé notre défi. C’est vraiment émouvant. »

Lorsqu’on demande au couple si le gouvernement en fait assez, avec l’annonce du crédit d’impôt de 600 $ pour personnes handicapées dans le cadre du projet de loi c-20 par exemple, Alain et Pascale préfèrent rester neutres et se concentrer sur ce qu’ils peuvent faire eux-mêmes pour améliorer les choses. Ils expliquent que lorsqu’ils voient des donateurs de tous les environs, allant de Baie-Comeau jusqu’à la France, être touchés par leur cause et participer à leur défi, ils sont la preuve vivante et « échevelée » que l’action citoyenne peut soulever des montagnes. Manon s’en réjouit : « Le défi de ma nièce (Pascale) et d’Alain va permettre d’amasser ce qu’on aurait eu grâce au souper spaghetti. Par le passé, nous recevions jusqu’à 13 000 $ en dons. » Si la tendance se maintient, ce montant sera probablement dépassé en novembre.

Les dons qui seront versés aux Amis-Soleils serviront à financer les activités des jeunes, mais aussi à donner à leurs parents le répit dont ils ont besoin.