L’Action communautaire pour les réfugiés prête à accueillir des Ukrainiens
À la suite de l’invasion russe en Ukraine, l’Action communautaire pour les réfugiés se dit prête à accueillir des Ukrainiens.
Des milliers d’Ukrainiens ont tout laissé derrière eux face aux bombardements russes.
Des milliers d’autres quittent leur pays, plusieurs vers les frontières de la Pologne.
Pendant ce temps, le Canada et le Québec se targuent de vouloir accueillir ces réfugiés.
Le gouvernement fédéral a pris des mesures pour simplifier la venue du peuple ukrainien de ce côté-ci de l’Atlantique. D’ailleurs, faut-il rappeler que le Canada est le troisième pays au monde dans lequel on retrouve la diaspora ukrainienne, après l’Ukraine et la Russie. Avec quelque 1 300 000 Ukrainiens au pays, le Canada en accueille davantage que les États-Unis.
« Cela dépend de la composition de la famille. Mais pour qu’une famille puisse venir, quelqu’un doit faire une demande pour elle. » – Caroline Rodrigue
Le gouvernement provincial veut aussi s’impliquer. « Le Québec fera sa part pour accueillir des réfugiés ukrainiens dans les semaines et les mois à venir. On se tient également prêts à offrir une aide matérielle humanitaire dans la mesure du possible », a énoncé jeudi sur les réseaux sociaux le premier ministre du Québec, François Legault.
Au lendemain des premières attaques de Vladimir Poutine, le monde a réagi. La ministre caquiste aux Relations internationales, Nadine Girault, a aussi affirmé que « nous sommes prêts à accueillir des réfugiés ». À l’Assemblée nationale, le drapeau jaune et bleu du pays envahi flottait jusqu’à dimanche aux côtés de celui, bleu et blanc, du Québec.
Action communautaire pour les réfugiés
Ici, plus localement, des organismes se manifestent. C’est le cas de l’Action communautaire pour les réfugiés. « Si des familles se présentaient et qu’elles avaient besoin de soutien pour s’établir à Saint-Bruno-de-Montarville, c’est avec plaisir que nous les accueillerions », mentionne Caroline Rodrigue, de l’Action communautaire pour les réfugiés.
Rappelons qu’en 2015, des citoyens de Saint-Bruno-de-Montarville, en collaboration avec les églises de Saint-Basile et de Saint-Bruno, se sont mobilisaient pour accueillir une famille syrienne en proie au régime du président Bachar el-Assad. L’Action communautaire pour les réfugiés a alors signé une demande officielle de parrainage, puis, rapidement, une première famille débarquait au pays en janvier 2016, une deuxième arrivait en janvier 2017 et, enfin, une troisième atterrissait en juillet 2018.
Si des Ukrainiens ayant fui la guerre venaient à immigrer par ici, l’Action communautaire pour les réfugiés possède les fonds nécessaires pour accueillir deux familles. « Cela dépend de la composition de la famille, spécifie Caroline Rodrigue. Mais pour qu’une famille puisse venir, quelqu’un doit faire une demande pour elle. »
Questionnée par Les Versants, Mme Rodrigue ajoute : « Si d’autres familles arrivaient, nous ferions un appel aux dons; cela déterminerait notre capacité à aider. Mais nous l’avons vu dans le passé, nous sommes dans une communauté vraiment très généreuse! Rendu là, c’est une question de ressources. Le plus difficile, c’est de les faire venir. »
Ainsi, l’Action communautaire pour les réfugiés doit passer par certaines étapes avant d’accueillir des familles. D’abord déposer une demande lors de la prochaine ouverture, qui pourrait être en janvier, ou en février prochain, selon Mme Rodrigue, « et attendre… »
Elle précise : « L’immigration, les demandes de réfugiés et de demandeurs d’asile sont des dossiers vraiment très complexes. Tout est très lent au niveau de nos gouvernements. C’est ridicule de voir à quel point notre pays pourrait accueillir des gens… mais qui ne peuvent pas émigrer à cause du quota d’immigration. Personnellement, je trouve que la machine est beaucoup trop lente et déshumanisante. »
« Si vraiment [les gouvernements] ouvrent les valves, ils les [les réfugiés ukrainiens] feront passer devant des gens qui attendent depuis déjà deux ans?, se demande Caroline Rodrigue. Politiquement, c’est bien de faire des annonces, mais concrètement, cela se réalise comment? »
Pour donner une idée, celle qui fait partie de l’Action communautaire pour les réfugiés confie que l’organisme est en attente, depuis plus de deux ans, pour des demandes déposées en janvier 2020. Celle d’une famille syrienne et une autre d’une famille congolaise. « Nous avons été informés que nos dossiers sont encore bloqués au provincial et que le temps d’attente peut encore être de deux ans. Le Canada peut s’engager à accueillir 60 000 réfugiés. Si les provinces ne suivent pas, c’est un engagement sans impact. Imaginez quand les gens sont dans des camps de réfugiés, dans des situations très précaires, c’est loin d’être rassurant. Je trouve cela très triste, autant pour les familles afghanes que pour ces familles qui tenteront de fuir la guerre en Ukraine. »