La tempête en direct 

Des citoyens de Saint- Bruno-de-Montarville et Saint-Basile-le-Grand, en séjour aux Îles-de-la-Madeleine, ont vécu le passage de la tempête Fiona. Témoignages.

« Je ne connaissais pas vraiment les vents forts avant de venir aux Îles-de-la-Madeleine, il y a dix ans. Mais ce que j’avais vu ici, ce n’était rien comparé aux rafales de samedi [le 24 septembre] », raconte le Montarvillois Michel Hannequart. 

Michel Hannequart est un habitué des Îles-de-la-Madeleine. L’homme s’y rend chaque année à deux ou trois reprises. Avec des membres de sa famille. Achille, son chien, fait aussi le voyage. Depuis deux ans, les Hannequart louent une maison à quelques minutes de La Grave et de la plage Sandy Hook. 

« C’était le branle-bas-de-combat dans les rues… » – Dominic Filion

« La maison que nous louons est située à cinq minutes du site historique de La Grave. Malgré les travaux de recharge de l’année dernière, l’eau a quand même inondé des maisons, des boutiques… », mentionne-t-il.     

Les Ponton

Gilles et Richard Ponton, père et fils, se baladaient aux Îles-de-la-Madeleine depuis moins d’une semaine lorsque la tempête a frappé l’archipel. Depuis, ils ont quitté les lieux le mercredi 28 septembre. Contactés par le journal Les Versants, ils témoignent de ce qu’ils ont vécu. « Le vent a bien fait brasser le chalet, mais nous n’avions pas peur. Nous nous demandions bien comment ça allait se passer par contre! »

Les Ponton, à qui la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville vient de nommer une rue en hommage à la famille, ont trouvé refuge dans un chalet pendant le passage de Fiona. Ils étaient à l’île du Havre-Aubert, près du site de La Grave. « Un peu d’eau est rentré dans le chalet. Nous avons été bloqués une journée de plus à Havre-Aubert car la route qui passe par La Martinique était bloquée! » 

La nuit

Quand on lui demande comment il a passé la nuit alors que la tempête déferlait sur les Îles-de-la-Madeleine, M. Hannequart répond qu’il n’a pas dormi de minuit à 4 h du matin. « Ça soufflait, fort! La maison craquait. J’entendais l’eau rentrer dans la maison. Alors je me levais sans arrêt pour mettre des serviettes devant les portes et les fenêtres », précise-t-il.  

Il poursuit : « Mon chien Achille est resté toute la nuit de vendredi à samedi, totalement relaxe, et ce, même s’il faisait un temps de chien dehors ! », lance-t-il à la blague.

Maintenant que le beau temps est revenu, Michel Hannequart se considère chanceux dans l’ensemble. La toiture de la demeure qu’il habite pour un certain temps a subi des dommages en raison de la force des vents. Puis, il n’a presque pas manqué d’électricité. « Nous avons été chanceux, car contrairement à la majorité des habitations dans notre coin qui ont été sans électricité pendant plusieurs jours, nous n’avons eu qu’une panne de… trois minutes! » 

Le Montarvillois poursuit son témoignage en évoquant la solidarité des Madelinots au lendemain de Fiona. « Ce n’est pas une légende [cette solidarité]! On lit régulièrement des offres d’aide, d’hébergement… sur les réseaux sociaux. »

Dominic Filion

Le passage de la tempête a précipité le départ de Dominic Filion et des membres de sa famille. Ils auraient dû rester aux Îles-de-la-Madeleine jusqu’au samedi 24 septembre. Or, appréhendant l’arrivée du phénomène météorologique, M. Filion a attrapé un vol de Pascal Aviation le vendredi 23 septembre pour rentrer à la maison. « Nous avons été chanceux dans notre malchance. Nous avons réussi à réserver le dernier avion de Pascan qui quittait, le vendredi à 18 h pile. Juste avant l’arrivée de la tempête! », note Dominic Filion. 

Pendant les heures qui ont précédé la venue de la tempête, le Grandbasilois a été témoin de résidants qui ramassaient ou attachaient tout objet qui se trouvait à l’extérieur. « C’était le branle-bas-de-combat dans les rues…  plus rien ne traînait! Mais les gens s’entraidaient. J’ai vu beaucoup de solidarité, de partage… c’était touchant. »

L’aéroport des Îles-de-la-Madeleine, sur l’île de Havre-aux-Maisons, était achalandé, selon ce que M. Filion témoigne. « Je n’ai pas senti que les gens étaient stressés, par contre. Mais il pleuvait déjà beaucoup. Puis les vents s’élevaient. Fiona était à quelques heures de frapper. Nous sommes chanceux d’être revenus. Je n’aurais pas voulu être là. Ça doit être stressant de vivre ça. »