La folie dans les pépinières

Le beau temps, de retour, puis la canicule de la semaine précédente ont provoqué une frénésie dans les centres jardins.

La croyance veut qu’il faille attendre le long congé de la Journée nationale des patriotes, qui se déroule en fin de semaine, pour aménager les plates-bandes, planter fleurs et légumes.

Or, s’il faut se fier à l’achalandage des dernières semaines dans les pépinières du territoire, la tradition n’a pas été respectée… « C’est complètement débile! », lance d’emblée l’une des propriétaires de Pépinière Jardin 2000, Johanne Corbeil.

« Tout coûte plus cher. Les gens se disent qu’au lieu d’aller acheter leurs légumes à l’épicerie, ils vont les produire eux-mêmes! » – Johanne Corbeil

L’entreprise familiale de Sainte-Julie accueille des centaines de clients tous les jours depuis plus de deux semaines. « Ce sont de grosses journées. Les gens ressortent avec des paniers pleins. Nous livrons aussi beaucoup. C’est super bon », commente, ravie, Johanne Corbeil.

En entrevue avec Les Versants, celle-ci évoque des factures pouvant osciller entre 150 $ et 500 $.

Mme Corbeil rappelle que l’année dernière, les gens s’y étaient pris plus tôt pour se précipiter dans les centres jardins. En avril, alors que la chaleur était au rendez-vous. Puis les températures du mois de mai avaient été plutôt fraîches. « Cette fois, c’est le contraire. Avril a été moche, et il fait beau en mai. Or, ce n’est pas encore le temps de planter [au moment de l’entrevue]. »

Quand on lui demande ce qui explique cet engouement, qui a grimpé d’un cran depuis le début de la pandémie, l’entrepreneure répond que les propriétaires ont fait du jardinage une nouvelle passion. « Tout coûte plus cher. Les gens se disent qu’au lieu d’aller acheter leurs légumes à l’épicerie, ils vont les produire eux-mêmes! »

Parmi les produits les plus en demande, notons les annuelles, les arbustes, les vivaces, les fines herbes et les légumes. Mais aussi certains accessoires, comme les pots. Ou encore les sacs de terre, de toutes sortes (noire, à jardin, à jardinière…) et les plantes tropicales.

L’esthétique est aussi un aspect à ne pas négliger pour expliquer cette frénésie. « Le prix de l’essence est à la hausse. Les gens voyageront peut-être moins cet été et resteront à la maison pour recevoir. Ils veulent que ce soit beau dans la cour », poursuit Johanne Corbeil.

Or, bien que le marché semble en bonne santé, il n’y a pas que du positif. « La pénurie de main-d’œuvre n’aide pas, déplore celle qui aurait besoin de six ou sept employés. Avec la chaleur des derniers jours, il faut arroser beaucoup plus. Donc, ça prend des bras. Je descends aussi aux caisses plus souvent que d’habitude… », plaide Mme Corbeil.

Malgré plusieurs appels, notre demande n’a pas été entendue du côté de la Pépinière Auclair Saint-Bruno.

QUESTION AUX LECTEURS :

Combien investissez-vous par été dans vos plates-bandes et vos potagers?