Hausse des demandes d’aide alimentaire

Les organismes communautaires constatent une certaine hausse des demandes citoyennes pour du soutien. L’aide alimentaire, notamment, est en augmentation.

Le Centre d’action bénévole Les p’tits bonheurs, à Saint-Bruno-de-Montarville, et le Centre de bénévolat de Saint-Basile-le-Grand témoignent de ces demandes qui grimpent depuis quelque temps.

« Ces demandes supplémentaires ne datent pas juste du mois de janvier. Disons que c’est depuis l’automne dernier que nos chiffres augmentent. » -Sylvain Morin

Au cours des derniers mois, les citoyens ont vu le prix de l’essence explosé. Le coût du panier d’épicerie est aussi en augmentation. Sans parler du prix des loyers et de la crise du logement.

Rappelons que selon le Rapport annuel des prix alimentaires 2022, l’augmentation totale du prix des aliments oscille entre 5 % et 7 %. Les prix des viandes, des fruits et légumes, des produits laitiers, entre autres, connaîtra une recrudescence cette année.

CAB Les p’tits bonheurs

« Effectivement, répond le directeur général du Centre d’action bénévole Les p’tits bonheurs, Sylvain Morin, lorsqu’on lui demande s’il y a une hausse des demandes en 2022. En fait, ces demandes supplémentaires ne datent pas juste du mois de janvier. Disons que c’est depuis l’automne dernier que nos chiffres augmentent. »

Cependant, à part le comptoir alimentaire, en vigueur une fois par semaine, il n’y a pas d’autres services desservis par le Centre d’action bénévole Les p’tits bonheurs dont les demandes sont allées vers le haut.

M. Morin estime que les demandes d’aide fluctuent depuis la pandémie. Elles diminuent et augmentent, selon les contraintes sanitaires, les confinements, les fermetures et autres décisions gouvernementales. « Mais par rapport à avant la pandémie, nous avons constaté une recrudescence des gens, des foyers, qui font appel à nous, oscillant entre 25 à 30 %, approximativement », estime M. Morin.

Par foyers, le directeur général entend des familles, nombreuses, des familles monoparentales, mais aussi des personnes seules, des aînés… Ils étaient 27 ou 28 familles à profiter du comptoir alimentaire avant mars 2020. En début de pandémie, lorsque le Québec a été plongé dans son premier confinement, de mars à juin, quelque 75 foyers ont eu besoin du soutien du Centre d’action bénévole Les p’tits bonheurs. Aujourd’hui, et ce, depuis l’automne, c’est maintenant près d’une quarantaine de familles / personnes seules qui se déplacent pour choisir des denrées non-périssables, des fruits et des légumes, du fromage, de la viande, du pain…

Puis M. Morin est sans équivoque, la hausse des demandes ne se limite pas à Saint-Bruno-de-Montarville; elle « est partout dans l’agglomération de Longueuil ».

Centre de bénévolat

De son côté, la directrice générale du Centre de bénévolat de Saint-Basile-le-Grand, Renelle Bourdages, confie que le dépannage alimentaire est davantage sollicité depuis le mois de décembre. « Nous desservons 41 familles, ou ménages, à fréquences variables. Ce sont quatre nouvelles familles qui se sont ajoutées. C’est peu, pour nous, mais c’est une hausse d’à peu près 10 % », commente Renelle Bourdages.

Puis de poursuivre : « La crise du logement vient appauvrir les personnes. Les gens ont des difficultés à payer leur loyer, ou sino, ça les appauvrit. C’est une des problématique. Autre aspect, ça ne se voit pas encore, mais l’inflation du panier d’épicerie va avoir des répercussions cette année. »

Le dépannage alimentaire se déroule chaque semaine, par l’entremise de paniers de nourriture distribués dans les familles moins bien nanties. Ces paniers – des boîtes – sont conçus avec des produits non-périssables récoltés durant la guignolée, comme des conserves, des pâtes alimentaires, des céréales… Les bénévoles du Centre ajoutent aussi des denrées périssables, telles du fromage, du yogourt, des fruits et légumes, de la viande… « Chaque boîte représente l’équivalent d’un panier d’épicerie de 75 $. Chaque ménage ne reçoit pas la même chose. C’est selon le nombre de personnes, d’enfants… », précise Mme Bourdages.

À Saint-Basile-le-Grand, ce sont beaucoup des aînés et des personnes seules qui demandent l’aide de l’organisme communautaire. Mais aussi des couples et des familles monoparentales. Des gens qui ont perdu leur emploi momentanément en raison de la pandémie… « Le dépannage alimentaire, le soutien alimentaire, c’est un travail continu. Environ 20 % des gens dans le besoin demande de l’aide. La réalité veut qu’il y en ait beaucoup plus; 80 % des familles, des gens dans le besoin n’osent pas solliciter d’appel à l’aide… »

QUESTION AUX LECTEURS :
Si vous étiez dans le besoin, vers qui vous tourneriez-vous pour vous en sortir?