Du café et des beignes

Au Québec, la grève du Front commun s’est étalée du 8 au 14 décembre. Après un détour, mardi, devant le bureau du député Jean-François Roberge, à Chambly, les enseignants étaient de retour à Saint-Bruno-de-Montarville mercredi et jeudi de la semaine dernière.

« Le syndicat nous envoie des directives par courriel pour chaque jour de grève; parfois la veille, parfois le matin même. Ce sont des initiatives ponctuelles », explique une enseignante de Saint-Basile-le-Grand. 

Visibilité

Ils sont plusieurs dizaines, voire plus d’une centaine de manifestants du Front commun réunis, mercredi matin, sur les quatre coins de rue de l’intersection de la route 116 et du boulevard De Boucherville, à Saint-Bruno-de-Montarville. « Sur la 116, nous avons plus de visibilité », nous dit un autre professeur.

« Il y a aussi une maman qui nous a apporté des biscuits qu’elle avait cuisinés.  » – Marie-Jo Couture 

À proximité de la boulangerie Pains et Saveurs, une quarantaine de membres du personnel de soutien, d’enseignants et autres responsables en service de garde sont agglutinés sur le coin de la rue, pancartes et drapeaux verts à la main. De jeunes enfants – la marmaille de ces manifestants – gambadent, se mélangent à travers les adultes, passent le temps sur une butte de neige. 

Beignes et café

Puis, il y a cette petite table installée sur le trottoir près de l’arrêt d’autobus. Table sur laquelle trônent des boîtes de beignes et des contenants de café. Les enfants y pigent des beignets pendant que les adultes remplissent leur tasses thermos du chaud liquide. 

En ces températures plus froides du mois de décembre, la chaleur du café fait du bien pendant les heures de manifestation. Ce sont les différents délégués syndicaux qui achètent bouffe et café. « On privilégie les beignes et les muffins. On se fait ensuite rembourser par le syndicat », commente Marie-Ève Cardin, déléguée syndicale à la Mosaïque. 

La plage horaire à laquelle se déroulent les piquetages du Front commun, de 8 h 30 à 10 h 30, tend aussi à privilégier ce genre de nourriture. 

Pour une manifestation comme celle qui se déroulait mercredi dernier le long de la route 116, l’enseignante a acheté une boîte de chaque (muffins et beignets) ainsi que deux cruches de café. « Je commande d’avance. J’appelle la veille pour dire que je vais passer le lendemain », dit-elle. 

« Aujourd’hui, il y a aussi une maman qui nous a apporté des biscuits qu’elle avait cuisinés. C’était sa façon de nous encourager », ajoute Marie-Jo Couture. 

À travers les cris des manifestants, les klaxons des automobilistes et les trains de la voie ferrée se fait aussi entendre une musique de zumba, l’autre côté de la rue, près de la station d’essence Esso. La musique sort d’un haut-parleur installé dans la valise d’une petite voiture. « C’est Jean, le prof d’éducation physique de l’école Jacques-Rocheleau. Il aime bien la zumba », nous confie-t-on. Au cours des derniers jours, les chansons des Cowboys fringants ont aussi été entendues à quelques reprises. « Nous n’avons pas d’organisation musicale ni de chanson thème. Peut-être parce que, contrairement à la FAE, nous ne sommes pas en grève générale illimitée », souligne Marie-Ève Cardin.

Devant l’école secondaire

Ce même mercredi matin, une dizaine de manifestants bravent le froid devant l’école secondaire du Mont-Bruno. Ils représentent le Syndicat des professionnels. « Chaque jour, nous recevons des nouvelles par courriel. On nous dit où aller. Aujourd’hui, c’est devant les écoles secondaires… donc à Beloeil, à Sainte-Julie, à Mont-Saint-Hilaire, à Boucherville et ici, à Saint-Bruno. »

Même réduit, le groupe se réchauffe à gorgées de café et de chocolat chaud. Une boisson accompagnée de muffins.