Difficile de se reloger pour des aînés

L’accès au logement abordable est un problème partout au Québec et Saint-Bruno-de-Montarville n’y fait pas exception.

Dans les organismes locaux, la pression est forte à l’approche du 1er juillet. Le Centre d’action bénévole Les p’tits bonheurs (CAB), tout comme l’Office municipal de Longueuil (OHL), observe une augmentation des demandes d’aide de la part des personnes âgées pour trouver un logement abordable. 

« Le coût des loyers n’est plus quelque chose d’abordable dans l’agglomération de Longueuil », déplore Catherine Côté, directrice générale de l’OHL.  

Relation d’aide

Même si le CAB n’est pas spécialisé dans la recherche de logements, l’organisme accompagne les gens vulnérables. « On fait un pont avec les autres organismes. On s’assure que l’information circule bien et que les gens remplissent les bons formulaires », explique Sylvain Morin, directeur général du CAB.

Malgré la modification de la loi sur la protection des droits des locataires aînés, l’article 1959.1 du Code civil n’a pas de cause à effet sur la situation, comme l’explique Julien Simard, chercheur postdoctoral au CREMIS en gérontologie sociale et anthropologie de la fin de vie. 

« La loi n’est pas inutile, mais ce n’est pas une cause à effet. Entre la loi et la réalité, il y a tout un monde. »

Le chercheur mentionne que peu de cas d’éviction chez les aînés sont répertoriés, en partie à cause de la lourdeur des démarches. « Le système des tribunaux est démoralisant, c’est un frein pour beaucoup de personnes âgées. »

Intimidation

De plus, des personnes âgées peuvent faire face à du harcèlement ou à de la violence dans de telles démarches. « Les tactiques d’intimidation des propriétaires marchent sur les personnes âgées. »

» Le système des tribunaux est démoralisant, c’est un frein pour beaucoup de personnes âgées. »  – Julien Simard

L’OHL remarque que trop souvent, en raison du coût des logements dans l’agglomération, des personnes âgées sont forcées de quitter la ville qu’ils ont toujours habitée.

« Il y a une différence entre une relocalisation forcée ou volontaire. Dans le premier cas, ça peut mener à de l’isolement et à une perte du soutien social », explique M. Simard.