Des travaux sur l’ancienne maison de Georges Brossard

L’ancienne maison de Georges-Brossard, située dans le parc national du Mont-Saint-Bruno, subit d’importantes rénovations.

« La maison ne sera pas démolie », assure le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Ludovic Grisé Farand.

Démolition partielle

Toutefois, le journal Les Versants a appris que le comité de démolition avait donné son accord pour une « petite démolition », selon les termes employés par le maire. 

« Le nouveau propriétaire effectue des rénovations. Il veut redonner à la maison son style patrimonial d’autrefois. Les modifications sont mineures », insiste Ludovic Grisé Farand.

Dans le procès-verbal du comité de démolition, tenu le 6 mai, il est fait mention d’une « démolition partielle ».

Lorsque le propriétaire a démontré son intérêt pour des travaux d’agrandissement et de rénovations, la Ville a mandaté une firme spécialisée en patrimoine pour déterminer les composants à conserver afin de préserver la valeur patrimoniale de la maison.

L’outil d’aide à la prise de décision, réalisé par Enclume pour les travaux de rénovations de la résidence, recommande un retour aux composants d’origine. Au procès-verbal, on peut lire entre autres que la maison Georges-Brossard s’inspire du courant architectural naïf, que cette autoconstruction n’est pas pérenne dans le temps et que le maintien des composants actuels n’est pas compatible avec les autres maisons de la montagne. Enfin, le comité de démolition souligne que « l’histoire racontée par cette œuvre ne prend plus son sens sans Georges Brossard et son épouse ».

L’étude de la firme a déterminé que le bâtiment réside dans ses éléments traditionnels. Elle recommande de revenir aux composants d’origine. L’information a été transmise au propriétaire.

L’avis du comité de démolition

La conseillère municipale du district 1, Louise Dion, siège au comité de démolition. Elle a répondu à nos questions. Ainsi, le journal Les Versants a appris que la demande de démolition cible la tourelle sur la façade principale, une petite salle de bain en cour arrière et une réfection complète de la toiture principale.

Quant aux composants d’origine, Louise Dion précise : « La volumétrie, c’est-à-dire un corps principal, deux corps latéraux et la forme des toits à deux versants, la taille des ouvertures et leur distribution, un revêtement extérieur de déclin de bois ou autre matériau similaire, des fenêtres ornées de chambranles ou linteaux décoratifs, deux cheminées en maçonnerie… »

Pour rendre sa décision, le comité de démolition a aussi pris en compte que les travaux effectués dans le passé n’avaient pas été faits « dans les règles de l’art et que le bâtiment se dégrade ».

Au journal, Mme Dion souligne la « piètre qualité des interventions architecturales et des matériaux, des travaux non réalisés selon les normes techniques reconnues et se prêtant mal à une stratégie de conservation, ne tenant pas compte du type architectural de la maison d’origine et s’insérant harmonieusement dans le contexte paysager et la qualité de la signature architecturale propre aux résidences du parc ». Mme Dion note l’état de décrépitude de la résidence.

Triste selon Joël Boucher

L’ancien élu Joël Boucher a communiqué avec le journal à propos des travaux qui se déroulent sur cette propriété. Le Montarvillois se désole de voir disparaître la fameuse maison tout droit sortie d’un univers fantastique. 

« C’est juste un peu triste qu’une architecture aussi unique disparaisse de notre environnement. Je comprends qu’elle ne faisait pas l’unanimité, mais son originalité était à l’image de l’homme », plaide Joël Boucher. 

Celui qui a été conseiller municipal pendant 12 ans reconnaît que l’on ne peut pas, pour le patrimoine, dénoncer cette décision du nouveau propriétaire.

« C’est la prérogative de ce dernier d’en disposer comme bon lui semble. Le droit inhérent à la propriété privée est sans équivoque à cet égard. »

La résidence, située au 775, chemin du Lac Seigneurial, fait partie de l’inventaire patrimonial de la municipalité en raison de l’âge de la maison, bâtie en 1949, de son histoire et de son architecture, inspirée du régionalisme québécois puisant son inspiration dans le bâti hérité du Régime français.

La résidence qu’habitait l’entomologiste Georges Brossard avait été mise en vente en 2021. Georges Brossard est décédé le 26 juin 2019 à l’âge de 79 ans.

Il n’a pas été possible de parler à la famille du défunt.