Des rainettes faux-grillons relâchées à Longueuil

Le Biodôme de Montréal, en collaboration avec le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), a relâché des dizaines de jeunes rainettes faux-grillons à Longueuil, le 20 juin dernier, pour lutter contre le déclin de l’espèce en Montérégie.

Lyne Bouthillier, biologiste responsable du MELCCFP, en charge du plan de rétablissement de la rainette faux-grillon, population Montérégie, avait fait le prélèvement des rainettes adultes plus tôt cette année.

La docteure Emiko Wong, médecin vétérinaire au Biodôme de Montréal, et son équipe ont procédé à la reproduction assistée de l’espèce.

Les spécimens capturés cette année ont permis d’obtenir plus de 7000 larves au Biodôme. Les chercheurs estiment que 5000 d’entre elles pourront être réintroduites cette année. 

Les petites grenouilles ont été réintroduites dans une zone humide près de la rue Marcille, à Longueuil, et du boulevard Roberval, dans le secteur Fonrouge, tout près du boisé Du Tremblay. 

L’équipe de chercheurs devrait réintroduire cet été des rainettes faux-grillons au parc national du Mont-Saint-Bruno dans les zones humides. C’est d’ailleurs au mont Saint-Bruno que le projet de reproduction assisté a commencé, il y a maintenant quelques années.

Estimation au son

S’il est toujours impossible de recenser précisément le nombre de rainettes faux-grillons, leur déclin est observé depuis les années 60. La plus grande menace de l’espèce est l’activité humaine. 

Le nombre d’individus est estimé au son que l’amphibien produit. La plus petite grenouille du Québec imite le son du grillon. À l’âge adulte, la rainette faux-grillon mesure en moyenne 2,5 cm. 

Protéger l’habitat

Si l’un des objectifs des chercheurs est de pouvoir suivre une population reproduite, la médecin vétérinaire explique que la rainette est trop petite pour utiliser la méthode capture-marquage-recapture, ce qui complique le suivi des espèces relâchées.

Mmes Bouthillier et Wong espèrent que plusieurs rainettes faux-grillons survivront à cette réintroduction. 

Le travail ne se termine pas là, pour les deux chercheuses, car protéger l’habitat des rainettes faux-grillons est primordial pour la survie de cette espèce indispensable dans le maillon de la chaîne alimentaire. Les marais et les zones humides sont également essentiels pour réduire les inondations.