Des millions à gérer

À compter de 2025, la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville devrait commencer à bénéficier des taxes foncières que lui verseront les grandes entreprises des parcs industriels. On parle de plusieurs millions de dollars en revenus. 

Que fera la Municipalité de tous ces millions dans les coffres? Par exemple, le Groupe Montoni investit 450 millions de dollars pour un projet situé dans l’Écoparc industriel. La première pelletée de terre a eu lieu en septembre dernier. À terme d’ici deux ans, ce projet, à lui seul, pourrait rapporter à la Ville des revenus évalués à 8 M$ par année, aux dires du maire, Ludovic Grisé-Farand, soit « l’équivalent d’un autre Promenades St-Bruno ».

« Nous aimerions réduire la dette de la Municipalité le plus possible. Mais aussi donner un répit aux citoyens, par exemple avec un gel de taxes. » – Ludovic Grisé-Farand

Des millions à venir

Que dire de la venue de l’entreprise Vantage Data Centers, qui doit s’implanter sur un terrain de 1,3 million de pi2 à proximité du parc Marie-Victorin et du futur complexe sportif? En entrevue avec Les Versants au printemps, le vice-président et directeur général de Vantage Data Centers Canada, le Montarvillois Maxime Guévin, évoquait « un investissement majeur de 1,2 milliard de dollars ». 

Avec l’arrivée dans l’Écoparc de QScale et Quincap en plus, la Municipalité devrait accumuler les millions de dollars au cours des prochaines années. Or, il faut savoir que l’investissement d’un projet n’est pas lié à son rôle d’évaluation. « L’investissement lié à un projet n’a pas de corrélation directe quant à son évaluation », tempère la directrice du Service des communications de Saint-Bruno-de-Montarville, Manon Lacourse. Quand on lui demande comment la Ville compte gérer ces dollars, le maire, Ludovic Grisé-Farand, répond que ce sont les Montarvillois qui vont en profiter, d’abord dans la livraison de services aux citoyens. « Nous allons toujours en faire bénéficier la population. Nous allons bonifier tous nos services, répondre aux besoins des citoyens », mentionne Ludovic Grisé-Farand, qui note que ces revenus supplémentaires provenant des industries du territoire permettent d’éviter d’attribuer 100 % du fardeau fiscal aux avis d’imposition des propriétaires. « Les immeubles industriels, au niveau des taxes, c’est ce qu’il y a de plus payant pour les villes. C’est ce qui permet d’avoir un compte de taxes raisonnable », ajoute-t-il.

Dette et services

Le premier magistrat soutient que lorsque « nos parcs industriels seront complètement développés, Saint-Bruno aura un choix à faire. Nous aimerions réduire la dette de la Municipalité le plus possible. Mais aussi donner un répit aux citoyens, par exemple avec un gel de taxes. »

De son côté, Manon Lacourse proclame qu’une Ville « en croissance engendre des dépenses en croissance ». Puis d’insister : « Saint-Bruno a encore beaucoup d’infrastructures vétustes. Il y a donc toujours des dépenses. L’installation de ces entreprises engendre aussi des dépenses. Les rues, les égouts, les services… il y a beaucoup à faire. Or, ça continue de coûter cher. Cette inflation, on la ressent aussi. Les revenus des industries nous aident à y faire face, nous aident à absorber ces dépenses et à réinvestir dans les infrastructures et les services aux citoyens. »

Pas de complexe sportif sans parc industriel

Toutefois, si Saint-Bruno-de-Montarville se trouvait dans la même situation que Saint-Basile-le-Grand, et qu’elle ne pouvait pas s’appuyer sur les atouts d’une zone industrielle, parlerait-on aujourd’hui d’un complexe sportif de quelque 55 M$? La question a été posée. « Ce serait très différent, reconnaît Ludovic Grisé-Farand. Bâtir un complexe sportif sans nos deux parcs industriels, ce serait difficile d’y arriver sans hausser l’avis d’imposition des citoyens ou encore de réduire nos dépenses. Ça demeure une question hypothétique, mais c’est certain que nos opérations et nos services au quotidien en seraient affectés. Le complexe sportif, on n’y penserait même pas! »