Dents cassées et plainte déposée
Éli Dubois : blessé lors d’une manifestation étudiante
Le soir du 24 mars, en marge de la première manifestation étudiante de soir à Montréal, Éli Dubois, un résidant de Saint-Basile-le-Grand, raconte sur les réseaux sociaux qu’il s’est fait agresser par un policier. Il a déposé une plainte en déontologie policière.
« Je circulais sur le trottoir à l’angle des rues Robert-Bourassa / University et Sherbrooke. Je suis seul, bien éloigné de la manifestation. Au milieu de nulle part, sur le trottoir, deux policiers armés de boucliers et de matraques croisent ma route. Je leur dis, sans hargne : » Vous n’avez pas honte, parfois, de frapper des manifestants qui sont jeunes et qui, la plupart du temps, sont non violents? » En réponse, j’ai reçu un coup de bouclier en plein visage, ce qui a pulvérisé mes deux dents d’en avant. Ces policiers ne m’ont pas donné leur matricule ou leur nom, préférant se sauver rapidement dans une camionnette du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) », peut-on lire sur la page Facebook de l’étudiant en sciences humaines à Montréal.
Ce dernier a lancé un appel au don sur le Web afin de récolter 1559 $, la somme qu’il a dû payer pour être soigné chez le dentiste. En cinq jours, 39 personnes ont fait un don pour un montant total de 1040 $. En plus des sommes d’argent récoltées, l’étudiant a reçu plusieurs messages de soutien. « Cette page est destinée à amasser des fonds qui vont me permettre de recevoir une opération dentaire, n’ayant pas d’assurance », précise le Grandbasilois.
Dépôt de plainte
« Je viens de déposer une plainte en déontologie policière, j’ai reçu un message de confirmation. J’ai dû dépenser 1559 $ pour mes soins dentaires ; je suis en discussion avec mon avocate pour savoir si je porterai plainte contre le policier qui m’a fait ça. »
Le jeune homme n’a pas appelé le SPVM et est encore sous le choc de ce qui lui est arrivé. « Cela a jeté un froid sur ma perception de la libre expression. Quel effet ce genre d’événement a sur les autres? J’ai vu des amis se faire matraquer et j’ai été choqué. Je ne pense pas que cette mésaventure me freinera pour manifester à nouveau », conclut-il.
Du côté du SPVM personne n’a voulu commenter l’affaire.